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Billet de blog 10 janvier 2025

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Après la sidération

Les commémorations des attentats de 2015 risquent d'être l'argument pour Macron d'une dissolution morale de la politique pour briser toute tentative de disparaître du champ politique. À nous de l'empêcher.

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Depuis 40 ans, la société française n'en finit pas avec le devoir de laïcité et surtout l'injonction qui nous est faite de choisir notre camps.

Il y a 40 ans éclatait "l'affaire du voile islamique", c'était à Creil en 1989.

La gauche n'a pas su appréhender la conjonction de deux évènements : d'une part, le communautarisme invoqué par une partie de la gauche comme planche de salut des français (donc nés en France) d'origine étrangère et d'autre part l'impensable réalité pour certains de constater que la première religion de France, c'était l'Islam. La pratique de cette religion et surtout sa place prépondérante par rapport aux autres religions dans un contexte de déconfessionnalisation du pays amorcée au début des années 60.

Cette même gauche aveuglée par un Mitterrand  inféodé à l'ultralibéralisme depuis le tournant de 1983 s'est empêtrée dans un discours qui faisait voler en éclat le socle de la laïcité dont l'essence même repose sur le respect des cultes dans la sphère intime et privé de l'individu. Par ailleurs, jamais cette loi n'invoque l'interdiction de la pratique religieuse pour ses adeptes. La loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat protège plus qu'elle n'interdit mais elle établi clairement une distinction entre le droit à pratiquer un culte et le prosélytisme. Le port du voile, de la croix ou d'une Kippa, ne change rien à l'affaire. Les signes "ostentatoires" ne l'ont été que par paresse politique. Il fallait en toute logique politicienne trouver un autre "os à ronger" à l'électorat de gauche pour détourner les yeux de l'échec patent du socialisme devenu social-démocrate et donc antinomique avec les intérêts de la classe ouvrière ou plus généralement des perdants de l'Histoire.

C'est malheureusement pour des motifs purement économiques et donc politiques que cette dérive s'est lentement imprégnée dans notre quotidien.

Le FN de l'époque a bien su instrumentaliser cette faille. Seule l'assimilation des femmes et des hommes venus contre leur gré ou par adhésion aux valeurs de ce pays devait être la clé sinon la solution à ce problème. Il n'en a rien été. Au contraire.

Les attentats de 2015 (de Charlie Hebdo au Bataclan) ont provoqué la sidération des simples citoyens. Ils n'ont surtout pas permis en dépit de l'élan républicain à dénouer ce noeud gordien.

Aujourd'hui, les commémorations de ces attentats (jusqu'à à la fin de l'année) seront sans nul doute au coeur des rendez vous politiques voulus par le calendrier dont le référendum. Les invectives et les postures de salon deviennent maintenant des injonctions à choisir son camps. Le manichéisme obère le véritable problème : celui de rompre avec un libéralisme ennemi de la République. C'est le seul levier qui permet de tourner le dos -s'il n'est pas trop tard- à cette logique mortifère qui consiste à mettre au coeur de nos préoccupations les trois valeurs réactionnaires à la  mode que sont l'immigration, l'insécurité et l'Islam.

C'est bien là que se situe l'articulation entre Macron et les pourfendeurs d'une laïcité tolérante et assimilatrice. Il faut être machiavélique pour utiliser cette séquence historique car la vérité commence à poindre pour les plus naïfs : il nous seras intimé de choisir sur des valeurs qui comme toute valeurs ne sont que subjectives dites républicaines et leurs adversaires c'est à dire le peuple séculaire qui a construit et qui continu à construire ce pays grâce à l'apport culturel, économique et politique de tous ses enfants.

Macron, la Droite, le RN et les thuriféraires du Printemps Républicains n'en veulent pas. Ils vont nous tendre un piège, n'y nous soumettons pas.

Évitons à tout pris d'adopter des postures de bon aloi pour que le seul objectif soit celui que nous aurons choisi non pas sous la contrainte morale mais par conviction politique et par la voix des urnes. Le NFP ne peut pas s'affranchir de cet engagement. Les allées venues à l'Elysée ne font qu'embrouiller l'électeur de gauche que nous sommes et contribue à sa démobilisation.

L'excellente et récente émission "à l'air libre" sur Médiapart a omis d'évoquer (sauf brièvement en fin d'émission) les 11 Millions d'électeurs du RN. Parmi ceux-ci, nul doute que certains ont fait parti des 4 millions de manifestants de "Je suis Charlie".

Marine le Pen, Netanyahou, Lavrov et Orban y ont participé.

En 2025, où en sommes nous ? Saurons nous déjouer le piège qui va être tendu aux électeurs sinon au prochain référendum ou tout au moins aux futurs échéances électorales ?

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