Après la condamnation de Marine le Pen et le lâchage concomitant de Bénédicte de Perthuis par le pouvoir, nous assistons stupéfaits à la naissance d'un monde cauchemardesque. L'arrestation d'un homme de 76 ans pour avoir menacé de mort la Présidente du Tribunal Judiciaire de Paris annonce évidemment une rupture avec les institutions qui reposent sur les trois pouvoirs ; exécutif, législatif et judiciaire.
Ce dernier vient d'être fissuré gravement par la confusion entretenue (tous partis confondus) entre une délinquante accusée "de détournement d’emplois d’assistants parlementaires auprès de députés européens au profit du Rassemblement national" et une posture présentant pour les uns la démonstration d'une collusion entre ce pouvoir judiciaire et des magistrats gauchistes et pour les autres une lutte contre le fascisme.
Faisons un pas de côté et observons -à tout le moins dans l'Union Européenne- comment est analysée cette affaire. C'est bien le délit qui est souligné et qui retient l'attention. Alors pourquoi s'acharner à lutter contre le RN sous le seul motif d'une lutte contre l'hydre d'extrême droite ?
En effet, et ce n'est pas nouveau, le RN et avant lui le FN ont constellé de leur présence sinon les paniers à salades, au moins les tribunaux.
La lutte contre l'antisémitisme, le racisme, la xénophobie, les discriminations n'attends pas une peine d’inéligibilité. Wauquiez en est l'incarnation actuelle ! Ses déclarations n'ont pas soulevé l'indignation qu'elles auraient méritées.
Les manifestations qui ont été organisées le week-end dernier dans toute la France n'ont pas été un ras de marée pour la gauche.
L'extrême droite n'ayant réunis que quelques nervis aux Invalides.
Ne nous y trompons pas, c'est justement là que le problème se pose. Les apparences sont trompeuses. Bardella et Le Pen sont bien les leviers avec lesquels Bolloré et Arnaud s'acharnent à démolir la République à coups de boutoir. Ils n'ont pas besoins d'élections encore moins de manifs.
Bénédicte de Perthuis, la courageuse Présidente du Tribunal Judiciaire de Paris, a bien enrayée la machine supposée bien huilée de la facho-sphère médiatique et économique. C'est donc vers l'Institution Judiciaire que doit s'orienter en priorité la présente lutte car la pression mise sur cette femme prouve que tous les moyens seront mis en œuvre pour abattre les derniers pans de cette République.
La Ve est incapable de s'extraire de la boue dans laquelle l'ont enfoncé les pouvoirs successifs par paresse et par opportunisme. Il est encore temps d'agir pour une VIe République où une Justice digne d'un pays démocratique avancé (et qui prétend l'être) puisse naitre enfin.
Les Français savent qu'en dépit des supposés soutiens indéfectibles de l'électorat d'extrême droite, un(e) délinquant(e) reste un(e) délinquant(e) qu'il ou elle s'appelle Le Pen, Cahuzac, Balkany, Carignon.