Alors que le Nouveau Front Populaire inaugure une perspective nouvelle et prometteuse, la référence à son illustre ainé de 36 ne doit pas cacher que le véritable danger est déjà là contrairement au mouvement populaire de 1936.
À l'époque, le coup d'état de Franco en Espagne était déjà le coup de poignard dans le dos de la jeune République espagnole.
En France cette menace n'était pas encore matérialisée par Pétain ou ses thuriféraires.
Aujourd'hui, grâce aux subtilités mortifères des institutions de la Ve République, un parti d'extrême droite pourvu de 7 Millions de voies est en passe de prendre les clés du pouvoir.
Saurons-nous l'arrêter ? Saurons-bous l'empêcher ? Saurons-nous le combattre ?
Rappelons nous plutôt d'un autre coup d'état. Celui commis par Augusto Pinochet contre Salvador Allende le 11 Septembre 1973.
Retranché dans le Palais de la Moneda à Santiago du Chili -arme à la main- celui qui devait finir assassiné sous les balles des militaires ou peut-être plus noblement suicidé pour ne pas être le prisonnier de Pinochet, avait eut le temps de s'adresser une ultime fois au peuple Chilien.
Ce discours connu pour son allégorie sur les Grandes Avenues (sous la traduction française) mérite justement qu'on s'arrête sur ce passage qui quelque part s'adresse à nous comme un lointain écho, comme à tous les peuples en lutte, aux réprouvés, aux mécréants, aux métèques et aux sans frontières :
"Le Peuple doit se défendre et non pas se sacrifier. Le Peuple ne doit pas se laisser écraser ni mitrailler, mais
ne doit pas non plus se laisser humilier.
Travailleurs : j’ai confiance dans le Chili et dans son destin. D’autres hommes surmonteront ce moment
sombre et amer où la trahison prétend s’imposer. Sachez que, plus tôt qu’on ne croit, les grandes voies par où
l’homme libre passera pour construire une société meilleure seront à nouveau dégagées."