Une semaine s'est écoulée depuis la "terreur brune". Les dégâts sont importants. La gauche initialement garante du socle républicain et de la concorde nationale est devenue l'objet des farces de ses contempteurs.
Il est loin l'Arc Républicain avec sa flèche ou plutôt sa construction branlante, le Barrage Républicain...
Tout y est fissuré.
Les électeurs de gauche qui n'ont pas eu la "chance" de choisir au second tour entre un candidat progressiste (faute d'être franchement de gauche) et un candidat réactionnaire (faute d'être franchement de droite), sont désormais les spectateurs d'une fable récitée par des acteurs médiocres que personne n'écoute.
Les électeurs de gauche qui eux ont eu la chance de choisir entre un vrai candidat de gauche et un vrai candidat de droite se complaisent dans l'autosatisfaction et la morgue des pseudo-vainqueurs.
Ce pourquoi nous avons combattu pendant des décennies, la retraite à 60 ans, l'égalité hommes-femmes, la lutte contre toutes les formes de discriminations et de racisme dont l'antisémitisme a été à l'origine de sa distinction philosophique dès la fin du XIXe siècle à volé en éclat après le 7 juillet.
Le vote des (premiers) électeurs de gauche, c'est à dire ceux à qui ont été proférés des injonction et des leçons de morales, s'est dilué pour s'être finalement confondu avec le vote de leurs adversaires séculiers qu'est celui des réactionnaires et des néo-facho à peine masqués.
Nous étions antisémites depuis le 7 octobre, puis après le 1er tour des législatives, nous sommes devenus le salut universel pour toute la gauche bien pensante et pour la droite conservatrice, "droite" dans ses bottes. En fait nous sommes devenus les moutons de Panurge.
L'extrême droite accomplit son rêve : celui d'assouvir sa soif de pouvoir grâce à ses ennemis.
Que répondre à un électeur de gauche qui voit son bulletin de vote servir de paillasson (après avoir été le marchepied) pour des crapules qui n'hésitent plus à menacer d'une motion de censure un gouvernement de gauche putatif ?
Rien, pour la simple et bonne raison que la stratégie adoptée était une erreur depuis le départ.
Dans sa fable, justement intitulée Le Pouvoir des Fables, Jean de la Fontaine montre ainsi un orateur ayant dans un premier temps recours à un discours rhétorique sans succès, puis qui parvient à capter l'attention de son auditoire grâce à une fable simple.(source bacdefrançais.net).
Ici, la fable moralisatrice a consisté à culpabiliser puis à flatter l'électorat populaire. Ce dernier était suffisamment mature pour être dispensé d'une telle infantilisation.
Nous avons avons voté pour des crapules de droite prêts à vendre père et mère pour aller à la gamelle.
Qu'ils soient favorable à la réforme des retraites, à la réforme du Code électoral en Nouvelle Calédonie (bilan, 8 morts) ou à la Réforme de l'Assurance Chômage : Nous avons voté pour eux mais l'aurions nous dans une démocratie avancée où probablement jamais le RN n'aurait eut ce résultat sans la médiocrité de ses adversaires, sans ces éternels donneurs de leçons. Et malgré qu'ils demeurassent nos adversaires et peut-être même nos ennemis il est inutile d'asséner les mêmes mantras, il nous reste quelque chose qui s'appelle un cerveau entre les deux oreilles...
À quoi sert ma carte d'électeur ? à voter pour un candidat que l'on nous somme de choisir ? Contre mon libre arbitre ?
En Russie, des opposants (et non des moindres : Navalny en est mort) ont institué le vote intelligent c'est à dire voter pour n'importe quel candidat sauf pour Poutine ou pour un homme de son camp...on voit le résultat. La démocratie n'existe plus dans ce pays et les citoyens ne sont que des marionnettes tout juste bonnes à acclamer leur chef. Nous avons moqué des pays pour leur aptitude à accepter les pires crapules comme chef d’État. Avons-nous fait mieux ?
Le méritons nous ?