"[En]traitant le problème de la natalité déficiente de la France par rapport à l'Allemagne[...]"C'est folie de vouloir suppléer à la déficience des naissances par l'afflux et la naturalisation des étrangers. C'est ainsi que l'on abâtardit la race. Le fait même que tant d'étrangers viennent s'établir en France prouve que de plus en plus nombreux Français pourraient y vivre et prospérer à leur place. Il est grand temps que finisse la colonisation de la France par l'étranger et surtout par l'étranger indésirable[...]. Aucune régénération de la force française n'est possible si une vaste épuration du territoire français de tous les indésirables qui l'ont envahi n'y prélude"".
Cette déclaration a été faite le 15 novembre 1938 par le Président de l'Alliance Républicaine Démocratique à son congrès, Pierre-Etienne Flandin.
Toutes comparaisons gardées, Flandin fût frappé d'indignité nationale et condamné à la libération à 24 mois de prison ; et la condamnation et la peine furent levées...Bayrou n'est pas Flandin.
Bayrou est entre les mains de Macron et du RN, tout comme Barnier. Aucune concession n'a été faite à la gauche à l'issue du discours de politique générale. Le PS s'est fourvoyé et dévoyé en acceptant ces médiocres et futiles allées venues. Ce n'est guère mieux pour les Verts (une erreur politique) et pour le PC (qu'attendait Roussel à cet exercice ridicule et qui le démonétise complètement). Les électeurs s'en souviendront.
Le discours de politique générale n'est qu'un cache sexe pour détourner le regard des français de leurs problèmes quotidiens, c'est à dire une retraite digne à 60 ans (et les annuités qui vont avec), le chômage, leur santé, leur logement, les services publics, une éducation digne de ce pays et surtout leur défense des libertés publiques. Les citoyens de ce pays ne peuvent accepter que leur existence quotidienne ne fasse l'objet d'un perpétuel sentiment anxiogène sur leur avenir et celui de leurs enfants.
C'est ce dernier point justement que le RN à su capter à son avantage. La gauche n'a pas voulu "s'occuper" du volet social qui est la déclinaison de la devise de nos mairies. La posture tenue par le PS depuis 1983 au profit d'une Europe intégrée et fédérale tant voulue par Delors et surtout par Mitterrand prouve maintenant ses limites et ses conséquences dévastatrices.
Ce discours oriente lentement mais sûrement le débat vers des questions arrimées aux programmes des droites xénophobes et racistes : l'immigration et l'insécurité qui serait liée à la question précédente. La faute aux autres en quelque sorte.
Mais surtout Bayrou s'entête à proposer une France à l'image de son propre passé politique : le clocher, le permis de chasse et la FNSEA...et le cumul des mandats !
Le référendum proposé par Macron est une tentative de fuite en avant. Il évoquera sans nul doute des thèmes liés à la proportionnelle ou à la notion de citoyenneté ou bien à une forme de durcissement de nos lois liées à notre complexe de supposée mollesse de nos instituions sous leur forme bureaucratique (d'ailleurs le mot a été prononcé). Mais rien sur les aspects sociaux économiques et moins encore sur les retraites dont la réforme sera belle et bien appliquée. Le NFP devra hurler pour se faire entendre car aujourd'hui sa faiblesse repose sur les rendez vous en tapinois à Matignon et à l’Élysée et les discours contradictoires que chaque électeurs de gauche entend mais surtout écoute...