Lorsque le 13 octobre 1906, la Charte d'Amiens est ratifiée par l'ensemble des délégués réunis en congrès, la CGT proclame l'indépendance du syndicat à l'encontre de "l’État oppresseur", au "patronat exploiteur" et à l'ensemble des partis politiques.
Le conflit israélo-palestinien embrase des peuples entiers et des travailleurs, il génère à travers le monde syndical des débats et des prises de positions conforme à l'esprit de cette Charte d'Amiens "qui oppose sur le terrain économique, les travailleurs en révolte contre toutes les formes d'exploitation et d'oppression, tant matérielles que morales, mises en œuvre par la classe capitaliste contre la classe ouvrière." En effet,au delà de l'acte génocidaire la Cour Internationale de Justice a rendu un premier verdict, celle-ci ayant "ordonné [...]qu’Israël prenne immédiatement des mesures pour garantir que son armée ne viole pas la Convention sur le génocide."
Les organisations syndicales apportent leur soutien indéfectible aux peuples en lutte contre l'oppresseur mais également aux travailleurs qui combattent toutes les formes de discrimination et d'oppression. La défense des Palestiniens en fait partie car nonobstant le drame humain causé par le massacre d'un peuple, c'est indubitablement une lutte que doivent mener des travailleurs palestiniens pour leur survie économique et leur survie tout court.
Les travailleurs Israéliens (juifs ou arabes) qui luttent contre l’État oppresseur dirigé par Nétanyaou et sa clique et qui défendent à leurs risques et périls des femmes, des hommes et des enfants broyés par une armée mue par la vengeance et la violence sont les alliés de la cause syndicale.
De même, lorsque des organisations syndicales affirment que la lutte contre l'extrême droite ici en France est l'autre combat en cours face à un parti politique "ennemi des travailleurs" et du syndicalisme, elles ne font que réaffirmer leur devoir fondamental et existentiel.
Les organisations syndicales sont dans leur droit et leur rôle lorsqu'elles expriment leur aversion à l'égard de ces deux facettes de l'actualité mortifère et lorsqu'elles les combattent par voie de tracts.
C'est dans ce climat de "guerre" social et géopolitique que les salariés sont confrontés à des choix et des actions sur leur lieu de travail.
La RATP -qui n'en n'est pas à son coup d'essai- dispose du droit (selon sa Direction) d'accepter ou de refuser l'expression syndicale lorsqu'il s'agit de ce même confit israélo-palestinien ou de l'extrême droite : la diffusion de tracts relatifs à ces sujets est tout simplement interdit et expose les militants syndicaux à ce que l'on peut qualifier de harcèlement patronal et à des sanctions disciplinaires.
Les syndicalistes sont confrontés à une chasse aux sorcières voir à du Maccarthysme afin de faire taire toute forme d'expression. C'est une façon pour la Direction de la RATP d'être le vecteur de la parole politique dominante et d'assoir l'autorité de l’État dans toutes les strates de la société.
Ce sont des libertés fondamentales qui sont directement affectées et par la même celles du citoyen : La rhétorique qui consiste à assener et à assimiler la défense des Gazaouis à de l'antisémitisme comme répéter ad-nauseam que le débat syndical ne peut viser un parti politique dut-il être liberticide est la même facette des pouvoirs dominants actuels. Preuve en est la Marche contre l'Antisémitisme s'est déroulée le 12 novembre 2023 avec en queue de cortège le Rassemblement National. La Charte d'Amiens consacre la lutte contre toutes les discriminations, les racismes et l'antisémitisme. C'est en quelque sorte son ADN.
Le Conseil National de la Résistance intégrait des syndicalistes et des politiques en son sein. Les commémorations et Panthéonisations qui se succèdent ne servent qu'à assouvir les besoins du pouvoir en pathos pour se donner bonne conscience au mépris de la mémoire et de l'actualité...
Solidaires Groupe RATP 1 Solidaires Groupe RATP 2