La géopolitique mondiale et son cortège funèbre de crimes et de violence commis par des États trouve son apogée dans deux conflits contemporains : Gaza et l'Ukraine.
Il existe à travers le monde d'autres zones de conflits meurtriers comme la RDC où 6 Millions de personnes sont mortes depuis 1998 sans que nous ayons menacé de sanctions un des belligérants, la Somalie où ont été massacrés 500 000 personnes depuis 1988, au Yemen c'est 230 000 morts, la liste pourrait se poursuivre sur les quatre continents.
Mais pourquoi l'Ukraine concentre-t-elle cette lumière médiatique dont les autres conflits n'ont pas "bénéficié" ?
À cela, une réponse certaine : ils sont blancs et européens.
L'autre aspect de cette focalisation demeure dans la nature même d'un des belligérants : la Russie de Poutine. Puissance nucléaire dont le poids économique se situe au 8e rang mondial avec un PIB annuel par habitants de 24 000 euros (37 000 pour la France).
L'Ukraine dont les frontières ont été violées sans déclarations de guerre, au mépris du droit international et dont désormais Trump a décidé sa vente à la découpe comme on le ferait d'un immeuble inoccupé...
L'Ukraine dont plusieurs minorités linguistiques ont coexisté tant bien que mal depuis la fin de la Première Guerre mondiale avec le démantèlement de l'Empire Ottoman (il existe encore ici et là des minarets dans le sud-ouest du pays transformés en églises), de l'Empire Austro-Hongrois (des minorités roumaines et hongroises vivent encore dans la région d'Ivano-Frankivsk) et de même des minorités polonaises du côté de Lviv et les Russophones dans tout l'Est du pays sans même évoquer les Tatars de Crimée et Odessa où une très forte communauté juive a réussi à se maintenir en dépit de l'Histoire...Les pays ainsi constitués linguistiquement sont toujours un alibi pour un éventuel autocrate afin d'aller "libérer" ces mêmes populations au motif de discriminations et pogroms : la Tchécoslovaquie d'avant 1938 a connu cette phase, héritière du partage de l'Empire Austro-Hongrois (lire à ce sujet le livre de Margarete Buber-Neumann et sa relation personnelle avec Milena Jesenska intitulé Milena) la minorité germanophone des Sudètes ayant été dès 1920 le point de discorde entre l'Allemagne de Weimar et la République Tchécoslovaque). Hitler n'avait qu'à réveiller et susciter un nationalisme de bon aloi.
L'Ukraine dont le conflit en latence depuis 2014 et l'auto-proclamation d'indépendance des oblasts de l'Est puis de l'Annexion de la Crimée, a fait déjà 1million de morts (tout belligérant confondu). Une boucherie.
Mais ce conflit comporte une dimension sociale et géographique de part sa proximité qui d'une certaine façon efface les autre conflits précédemment cités : c'est aberrant et surtout incompréhensible.
Tout au plus l'Ukraine devient déjà notre future usine à bas couts. Sa reconstruction est devenue le véritable enjeu économique du continent européen et des États-Unis : rien ne leur sera épargné, la soumission, la défaite et la perte de souveraineté. C'est la marque infamante des vainqueurs et le sort des vaincus.
Si en Afrique, les dominos français sont tombés un à un, la raison en est notre propension à nous voir supérieurs à ces pays dont notre présence militaire a masqué les dictatures et la pauvreté depuis 1945.
Il en sera de même en Ukraine. C'est peut-être ce qui réunira Ukrainiens et Palestiniens dans une lutte mortifère pour leur seule existence malgré nos postures et notre arrogance. Les USA ne s'embarrassant pas de tels paravents. La Russie ayant donné l'exemple avec Poutine dont l'absence d'humanité en Ukraine n'est que le reflet de ce qui a été commis en Syrie. Notre silence face au génocide Palestinien fera de nous des complices de ces criminels. Nous n'y échapperons pas.
Tout se paye. L'Histoire les jugera.