L'abattement forfaitaire de 10% pour les retraités pour la déclaration de revenus et donc pour les pensions est maintenu : c'est une bonne nouvelle.
Cet abattement est la "réplique" de l'abattement forfaitaire de 10% accordé aux actifs dans le cadre de leurs frais professionnels. Cette disposition a été introduite en 1978 par mesure d'équité devant l'impôt.
Contrairement à une idée largement répandue et surtout face à un rouleau compresseur médiatique qui a favorisé ce type de discours discriminatoire et mensonger, les retraités français ne sont pas majoritairement des privilégiés.
Fin 2022, le montant moyen d'un(e) pensionné(e) était de 1626 euros. Est-ce cela un privilège ?
Par ailleurs, ce sont les femmes qui ayant une espérance de vie supérieur aux hommes qui vivent avec les plus faibles retraites tout en bénéficiant de la pension de réversion de leur époux qui ne peut dépasser 54% de sa pension dont bénéficiait l'époux en question ou ce qu'il en aurait bénéficié.
Pourquoi ce billet alors ?
Car le maintien de cette mesure n'est pas définitif mais c'est une suspension...
4 milliards d'euros par an, c'est le montant de ces "10%" ! Ce qui, avec le matraquage médiatique actuel, constitue un levier politique et économique incontournable. Ou pour le dire autrement, évoquer les retraités comme des vaches à lait dont les pensions seraient la source de toutes les solutions aux problèmes de déficits est une médiocrité intellectuelle.
L'INSEE indique que la moitié des personnes de 70 à 79 ans vivent avec moins de 22 000 euros par an.
Autre paramètre, les femmes perçoivent un montant de retraite de droit direct inférieur de 38 % à celui des hommes en 2022, contre 50 % en 2004.
L'écart diminue certes mais il est présent et cet écart est nivelé par le bas et non par le haut ce qui revient à dire que le taux de remplacement (c'est à dire ce que tout pensionné "touche" après sa période d'activité calculé sur son nombre de trimestres cotisés et surtout la part de temps partiels compris pendant cette période) même pour les hommes a tendance à diminuer...
Enfin, lorsque est évoqué la notion de "patrimoine" (comme le butin que chaque Ministre des Comptes Publics se complet à convoiter), il ne faut pas oublier que le taux d'endettement des retraités est plus faible que la moyenne nationale. Cela s'explique aisément puisque ceux-ci sont souvent propriétaires de leurs biens, ont des besoins moindre quant à la distribution familiale du partage des revenus (nourriture, éducation, culture, biens de consommation).
Mais il faudra passer à la caisse : Amélie de Montchalin n'a pas rendu les armes. Fidèle à sa doxa libérale et surtout à l'arrogance de sa classe, elle n'a de cesse de pointer du doigt ceux par qui "le déficit arrive"
La gauche est étrangement silencieuse en dépit des avertissements des organisations syndicales qui y voient le début d'une baisse de facto des pensions de 10% en 2026 comme cela fut le cas en Grèce lorsque la Troïka décida la baisse des pensions de retraites des grecs sous les cris d'orfraies de la gauche française...Nous y sommes.
Dès 2015, les retraités grecs ont vu leur niveau de retraite baisser de...15 à 44% ! Merci à la Troïka de l'époque qui avait dès lors indiqué l'orientation prise au niveau européen pour abaisser le niveau de pension concomitamment avec un recul de l'age de départ.
À plusieurs reprises dans ces colonnes (soit dans mes billets de blogs ou des commentaires) j'ai indiqué que ces dispositions visant à "harmoniser" les systèmes de retraites en Europe était inscrit dans le "Livre Vert" sur le Vieillissement (voir plus bas).
À ce jour, il n'est pas possible de consulter la déclaration d'intérêts de la Ministre des Comptes Publics sur le site de la HATVP...
Sources :
https://www.quechoisir.org/actualite-pensions-de-retraite-l-abattement-de-10-est-maintenu-n165720/
https://www.insee.fr/fr/statistiques/5371241?sommaire=5371304
https://retraites.unsa.org/IMG/pdf/les_retraites_et_les_retraites_chiffres_drees_2024-2.pdf
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F13104
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