Esthétique pop et acidulée, dialogues courts et décalés, spontanéité de la narration… Jonas Akerlund, le réalisateur de Small Apartments, vient de l’univers du vidéoclip et cela se voit.
Le personnage principal, Franklin Franklin (Matt Lucas), rêve de la Suisse dans son petit appartement, le 240 dans un ensemble d’appartements populaire à Los Angeles à l’opposé des demeures luxueuses des stars hollywoodiennes. La seule famille qui lui reste est son frère Bernard (James Marsden) qui lui envoie tous les jours une lettre de l’hôpital psychiatrique où il est interné. Franklin est entouré de voisins aussi marginaux qu’attachants : un vieux peintre solitaire (James Caan), la jeune Simone (Juno Temple) dont la seule ambition est de devenir strip-teaseuse à Las Vegas et le caissier de l’épicerie (Johnny Knoxville) dont les journées sont aussi vides que sa vie sentimentale.
Tout ce beau petit monde est rejoint par un enquêteur alcoolique (Billy Crystal) qui a pour mission d’enquêter sur le décès de l’homme mort que nous voyons sur le sol de la cuisine de Franklin à la fin de la première séquence.
Le récit se déroule à travers des plans qui rappellent les œuvres des photographes Ed Ruscha et David LaChapelle, ainsi qu’à travers de flashbacks qui retracent l’histoire de Franklin avec son frère et qui nous expliquent comment l’homme mort est arrivé sur le sol de la cuisine du protagoniste. Cependant ce ne sont pas ces énigmes qui guident le récit, mais la solitude des personnages qui ont pour seule compagnie leurs rêves loufoques.
Erica Farges