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Libération, le 12 juin 2024. A la une, en corps je ne sais pas combien, juste les mots «LA HONTE » pour titrer un article consacré à l’appel à une alliance avec le Rassemblement national lancé par Eric Cioti, l’énergumène à la tête du parti « Les Républicains ».
C’est quoi ce titre de m… ?!
« Quelle honte ! » pourrait avoir du sens… le sens d’un jugement, d’une prise de position, d’une condamnation, professée par un journal d’opinions.
Du point de vue de la forme, si telle est l’idée, il fallait y aller franco ! Non ?
Concernant le fond… Honte pour qui ? Honte de quoi ?
Petite définition du mot « honte » (empruntée à l’intro de la page idoine de Wikipédia) : émotion complexe résultant d'une non-conformité à certaines exigences sociales (image de soi, caractéristiques physiques, maitrise de codes culturels...) ou d'une culpabilisation collective (grossophobie, sérophobie, mépris de classe...).
De fait, tabler, de la part de ceux qui ont des opinions politiques de plus en plus répandues, sur un sentiment de honte relativement auxdites opinions politiques est, à ce titre, d’une stupidité sans nom, sans borne !
Et quelle insulte ! Quel mépris condescendant ! Mépris condescendant qui ne vaut pas mieux, à mes yeux, que de taxer les musulmans et les musulmanes d’être des islamistes en puissance… Même genre de connerie en barre.
Alors, faut-il comprendre : honte pour la France de voir le « patron » du parti « Les Républicains » envisager de s’allier au « Rassemblement national » ?
Mais si telle est l’idée… il faudrait que la France ait honte des 30% d’électeurs qui ont voté pour le Rassemblement national ? Avoir honte donc d’environ 3 personnes sur 20 que l’on croise dans la rue ?
Je n’ai pas honte d’eux ! Ils ne sont un bras pourri, ni de la France, ni de moi-même. Comment, soit dit en passant, avoir honte d’autres que de soi-même ?! Cela n’a pas de sens.
Je ne les condamne non plus. Juste, pour commencer – et c’est très différent ! - je ne comprends pas leurs peurs, même s’il me semble percevoir des parts de leurs origines...
Ainsi, oui, l’intégration « à la française » de pans entiers de populations d’origines étrangères patine au point de donner naissance ici à là à des quartiers où les communautarismes de tous poils vont bon train.
Ainsi, oui aussi, à l’échelle mondiale, la montée en puissance de ceux qui oppriment, à commencer par les femmes (comme en Afghanistan, et en Iran), au nom de quelque « islamisme politique radical » (salissant à mes yeux par cela même leur religion) m’effraie.
Ainsi, également, oui, ça m’emmerde de ne pas me sentir en sécurité dans certains quartiers, tels qu’aux environs de la station de métro Stalingrad.
Pour autant, je ne partage pas la sensation que je prête aux sympathisants du Rassemblement national de ressentir notre nation, notre sécurité, notre salubrité, notre tranquillité publique, et nos « valeurs ancestrales », gravement menacés, à tous nos coins de rue, du fait de barbares qui nous envahissent.
Pour finir, sympathisant LFI, je pense en revanche profondément qu’ils se trompent quant à la désignation de nos prédateurs. Et du coup, le diagnostic m’apparaissant erroné, je n’escompte pas franchement de guérisons sur la base des remèdes envisagés. Mais, cela n’a rigoureusement rien à voir avec l’idée de la honte !