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Billet de blog 6 septembre 2014

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Socialistes, prenez le pouvoir !

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Miltants et élus socialistes sincèrement de gauche,

La Ve république a bon dos ! Il parait que, le président étant constitutionnellement  intouchable, vous seriez dans l'impossibilité d'infléchir sa volonté. Que nous serions donc, vous et nous, condamnés à subir pendant près de trois ans encore la politique du gouvernement Valls. Politique pour la quelle ni vous ni nous (ni personne d'ailleurs) n'avons jamais voté et qui fait l'exact contraire de celle pour laquelle ce président et vos députés ont été élus.  Face à cette horreur démocratique, je comprends votre affliction, votre indignation, votre sidération...mais votre impuissance résignée m'étonne. "Assez de paroles, des actes !" vous répètent inlassablement les lecteurs de Médiapart à chacune de vos sorties "frondeuses". Et jamais, jamais vous ne répondez à cette légitime injonction ! Comme d'autres affligés de la gauche, vous paraissez vous réfugier  sans cesse derrière la Ve, son pouvoir monarchique, la menace de la dissolution, le retour de la droite, le triomphe annoncé du FN...bref, sous la "fronde" verbale, la grande trouille, la résignation, l'inaction, la paralysie !  
Pourtant un acte concret, un processus est possible !  Le scénario en est simple et d'une légitimité démocratique irréprochable. Le voici :

1. les militants socialistes exigent d'urgence un congrès extraordinaire  appelant l'ensemble des adhérents à dire s'ils approuvent ou non la politique menée par  le gouvernement de Manuel Valls et si celle-ci est conforme aux engagements électoraux de 2012. Si la réponse est non (ce dont je n'ose douter) le Parti Socialiste exige officiellement la démission du gouvernement Valls et la constitution d'un gouvernement appliquant une politique de gauche fidèle aux engagements pris auprès des électeurs.

2. Forts de cette légitimité démocratique, les députés socialistes reçoivent  mandat de faire tomber sans attendre le gouvernement Valls ( motion de censure, refus du vote du budget...) Valls et sa bande dégagés reste le face à face tant redouté avec le Président. Allons-y pour le face à face !

3. Les députés socialistes  majoritaires demandent au Président de nommer un premier ministre changeant radicalement de cap, c'est à dire appliquant au minimum et à la lettre le programme... du candidat François Hollande ! Le président Hollande osera t-il s'opposer à l'application de son propre programme ? Osera-t-il dissoudre une assemblée formulant une exigence aussi raisonnable que loyale? Donc la balle est dans son camp. Soit il se soumet à la volonté de l'assemblée soit il  la dissout ! Et bien qu'il dissolve, le malheureux ! Que se passerait-t-il ?

4. En cas de dissolution, nouvelles élections législatives. Le Parti Socialiste n'investit que des candidats soutenant une ligne de gauche en rupture totale avec les lignes Hollande -Valls, axée prioritairement sur la lutte contre la finance et le pouvoir du capital. Bref, de fait, le PS rétablit le programme du Bourget trahi par celui-là même qui l'avait énoncé. En remettant les choses à l'endroit les socialistes regagnent  la confiance de leurs électeurs et,  si j'ose dire, un peu de leur honneur perdu ! De plus, en ayant l'audace de rompre avec Hollande, le PS mettra, malgré elle,  L'UMP en position de "défendre" la ligne libérale du président  ne pouvant guère faire plus que de proposer de l'aggraver encore. On verra bien alors si la victoire de l'UMP, "allié libéral objectif" du président Hollande, sera aussi "inévitable" qu'annoncée. Quand au FN, face à un contexte aussi inédit, il aura bien plus de mal a dire que" l'UMP et LE PS c'est la même chose !" et perdra ainsi une grande partie de son fond de commerce.  Dans cette configuration-là, les élections seraient gagnables. (Je m'engage même dans ce cas à revenir sur mon serment de ne plus jamais voter socialiste. Au 2e tour s'entend !)

Bien sûr, amis socialistes sincèrement de gauche, ce scénario bouscule quelques habitudes politiques et  implique nécessairementle le sacrifice symbolique du funeste François Hollande, ce dont personne ne se plaindra, à commencer par vous.  Mais de grâce arrêtez de nous dire qu'il n'y a rien à faire, car la Ve république bloquerait tout. Je suis résolument pour une VIe république, mais dans le scénario que je vous soumets rien, absolument rien, ne s'oppose aux institutions actuelles. Alors courage les amis ! Agissez ! Engagez  l'épreuve de force et prenez le pouvoir ! Ca ne dépend plus que de vous.

NB  Aux ricanements et sarcasmes qui pourraient s'exprimer dans d'éventuels  commentaires, je réponds par anticipation que je ne suis ni électeur du PS, ni naïf et que je ne suis dupe de rien. Mon billet n'a d'autre objet que d'oser une proposition  politique immédiate, concrète et démocratique face à l' interminable litanie des plaintes stériles et des colères impuissantes qui nous saoûlent à longueur de lecture sur Médiapart et ailleurs ... En attendant que triomphe la VIe république !

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