Il y a presque 100 ans, notre conception des plus petites particules de matière connues a radicalement changé lorsque des physiciens ont postulé qu’une particule seule pourrait occuper une partie de l’espace comme le ferait une onde.
Ce comportement de la matière à l’échelle subatomique n’est toujours pas explicable à notre échelle visible où chaque objet peut se définir par sa localisation dans l’espace et le temps.
La mécanique quantique avance même qu’il pourrait être impossible de parler simultanément de la vitesse et de la position d’une particule.
Plus loin encore dans la théorie, si on considère qu’une particule existe dans une forme d’onde qui oscille, son état ne serait pas fixé avant qu’il ne soit mesuré. Et le fait de le mesurer pourrait faire s’effondrer la fonction d’onde.
L’infiniment petit, si loin de nous, tout au fond de nous, apparaît plus proche d’un néant insondable où tout est et rien n’est, l’impossible de Parménide.
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Rêvons le vide
Dans cet espace subatomique, qui n’apparaît confiné qu’à nos yeux, l’énergie qui « soude » les particules entre elles et qui permet à la matière de se structurer et de prendre forme, s’appelle la force forte. C’est l’une des 4 forces fondamentales de l’univers observées à ce jour. Elle n’opérerait qu’à l’intérieur du noyau de l’atome et serait inexistante au-delà.
Les récentes théories de Nassim Haramein, qui reprend les travaux de N.Tesla et de B.Mandelbrot, remettent en cause la force forte telle que définie jusqu’alors et envisagent une théorie unifiée de la matière (les mêmes lois régissent l’infiniment grand et l’infiniment petit). Ce serait la gravité qui exercerait cette force forte dans le noyau de l’atome par le jeu des spins(1) et de micro trous noirs qui constitueraient les atomes (les protons pourraient être ces trous noirs).
Pour Tesla, la gravité (c’est-à-dire la force gravitationnelle responsable de l’attraction des corps massifs et dont la physique classique nous dit qu’elle est inexistante à petite échelle) serait la conséquence d’une rupture de symétrie (les lois qui régissent le comportement de l’atome deviennent variables selon le lieu ou le moment) inhérente à la structure de l’atome. L’atome ne pouvant exister dans le vide de l’univers qu’en état de pseudo-équilibre entre lui-même et ce vide, il se génère un champ uniforme émanant de tout atome et s’exerçant sur tout atome. La gravité serait le résultat de ce champ.
Selon Tesla, ce champ serait l’émanation non pas d’une particule (comme la science actuelle l’envisage en recherchant un boson qui porterait la force gravitationnelle) mais d’une multitude d’interactions des particules de matières avec le vide de l’univers.

La synchronicité qui touche 2 particules distantes instantanément ne serait pas portée par une transmission d’information même à très haute vitesse, mais serait réellement instantanée grâce au vide qui est dans chaque particule.
Selon les travaux de Haramein, les dimensions n’existeraient pas, l’univers ne serait constitué que de points (sphères) à différentes échelles. Le vide lui-même serait une énergie infinie qui se structurerait en points.
A l’intérieur de chaque sphère, quelle que soit sa taille, il existerait un double torus qui porterait à la fois l’expansion (radiations) et la compression (implosion). Ainsi chaque point (sphère) serait dotée d’une boucle tournée vers le centre (où règne le vide) et d’une boucle tournée vers l’extérieur. Chaque point de l’univers envoie et reçoit, crée et est créé, la boucle étant constamment rétroactive.
Les alchimistes du 16ème siècle disaient que la matière n’est que du vide qui tourne rapidement sur lui-même.
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Rêvons l’immobilité
L’état fondamental de la matière, celui dans lequel les atomes n’ont plus aucun mouvement interne et la matière n’a plus d’énergie interne, peut être atteint à une certaine température, théorique, appelée zéro absolu. La température moyenne estimée de l’univers est presque au zéro absolu(2).
Les travaux de S.Bose et A.Einstein théorisés en 1925, expérimentés à partir de 1995, ont montré qu’à l’état gazeux, des particules, sans interactions entre elles, soumises à un refroidissement progressif, modifient leurs comportements jusqu’à atteindre un nouvel état de la matière.
Le refroidissement ralentit les particules et diminue leur énergie, tout en augmentant leur longueur d’onde. Dans cet entrelacs de particules ondulantes, lorsque la longueur d’onde de chaque particule devient supérieure à la distance moyenne séparant 2 particules, alors les particules accordent leur niveau d’énergie entre elles et forment un condensat uniforme animée d’une seule onde(3).
Ce nouvel état de la matière est atteint à une température proche du zéro absolu.
A l’état fondamental de la matière les atomes forment une seule onde quantique collective géante : lorsque plus rien ne bouge, alors tout bouge.
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Pourquoi rêver le vide et l’immobilité ? Le rêve est le lieu de synchronisation des antipodes, ne serait-ce pas le meilleur endroit pour approcher cet infiniment petit insondable, indéfini et ondoyant ?
Car si le fait de mesurer l’état d’une particule fait s’effondrer la fonction d’onde, peut-être que penser cette particule fait s’effondrer sa véritable essence, la réalité sous-jacente étant par nature intangible. Parménide aurait alors raison, sur cette terre, vérité et opinion s’opposent absolument. Seuls les rêves les relient.

(1) Le spin est une caractéristique intrinsèque des particules qui se comportent comme si elles tournaient sur elles-mêmes. Pour en savoir plus
(2) Le zéro absolu est conventionnellement fixé à -273°C.
(3) Le phénomène expliqué en images ici