Ernesto G (avatar)

Ernesto G

Abonné·e de Mediapart

10 Billets

0 Édition

Billet de blog 16 février 2025

Ernesto G (avatar)

Ernesto G

Abonné·e de Mediapart

L'un des fléaux de l'humanité : les religions

A toutes les époques, même sous des régimes tyranniques imposant la religion comme moyen d’asservissement, il y eut des esprits éclairés pour oser défier ces institutions obscurantistes.

Ernesto G (avatar)

Ernesto G

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Voilà deux mille ans, Lucrèce ("De natura rerum") avança l’idée que s’il existait des dieux, ils ne nous auraient porté aucune attention, et rejeta en conséquence ce qu'il appelait superstitions.
Un millénaire plus tard, Omar Khayyâm exprima l’opinion, dangereuse en ce temps-là, que se former son propre jugement vaut mieux que se plier à des rituels absurdes. "Que vaut-il mieux ? Se prosterner dans une mosquée, l'âme close, ou aller dans une taverne et faire son examen de conscience ?"

Même les personnes instruites, intelligentes, subissent la pression sociale et médiatique permanente qui valorise les charlatans obscurantistes en soutane, en turban, en kippa, en chapeau noir, en robe orange et autres...
Tout cela aurait dû tomber en poussière depuis des lustres, mais sur ce point, une part de l'humanité semble piégée, poussée à rebours. Notamment parce que les colonisations avec leurs génocides et exterminations, l'esclavage, l'oppression, les humiliations, ont tendu à déshumaniser une partie de l'espèce humaine, qui aujourd'hui cherche à retrouver dignité et identité là où elle le peut (et là où certains la conduisent) : vers les religions ''traditionnelles'', identitaires, même si elles sont archaïques, sexistes, xénophobes, sectaires, et prônent la soumission et l'adoration d'idoles de tous genres...
Mais les religions sont des instruments si utiles pour les classes dominantes qu’elles enjoignent à chacun de les prendre au sérieux. On risquera bientôt la prison si l’on dénonce publiquement ces hiérarques qui exploitent la crédulité et le désarroi pour pousser à la résignation. Ils ont le front de se prétendre en relation avec des dieux, et se mêlent de régenter la vie des gens, alimentation, vêtements, sexualité…
Malgré l’énormité colossale de la supercherie, beaucoup de bonnes gens, à cause de la pression sociale, sont amenés à occulter mentalement la contradiction avec le savoir scientifique et même avec leur propre rationalité. Certains ordonnent à ceux qui les écoutent de se prosterner le front contre le sol, d’autres de s’agenouiller devant l’effigie d’un personnage cloué sur un instrument de torture, ou encore de vénérer un individu comme réincarnation d’un grand lama… des rabbins assurent qu’un dieu aurait donné un pays à ses adeptes, voilà des millénaires… ''pour cela, vous exterminerez les Cananéens" (« Vous détruirez complètement les Hittites, les Amorites, les Cananéens, les Perizites, les Hivites et les Jébusites, comme le seigneur votre dieu vous l’a commandé. », Deutéronome, 20:17) ! Et ils ont pignon sur rue : les dirigeants les reçoivent, les embrassent, leur serrent la main et leur tournent des compliments.

Cela n'est possible qu'avec la complicité active de nos grands "démocrates" qui se servent de tous les moyens  pour affaiblir l'esprit critique, la capacité de se former un jugement, et cela à travers les institutions, les médias, les gesticulations hypocrites, au son des grands mots, qu'ils ont vidés de leur sens.

Extrait du roman "Sonia ou l'avant-garde' (Michel Lévy, Editions Infimes) qui vient de paraître:

"- Un processus de falsification a commencé depuis quelque temps : les textes bibliques, en partie plagiés sur de vieilles légendes sumériennes et mésopotamiennes, sont désormais souvent présentés comme des récits historiques…

 Strauss reprit :

- La violence obscurantiste s’aggrave depuis le début du siècle. Je crois que la source en est l'oppression séculaire des populations vulnérables, et la tromperie de plus en plus flagrantes des plus puissants qui – tout en proclamant le contraire - ont intimé à chacun de cesser de croire en un monde juste et humain, et affirmé le règne irrévocable des plus forts. En retour, et surtout dans les populations du sud, colonisées, humiliées, pillées, pendant des siècles et sans recours, il est compréhensible de chercher refuge dans une identité communautaire, de vouloir être quelqu’un pour ne plus être méprisé - dans un paradigme de croyances archaïques, mais qui promet respect et espoir même au plus misérable opprimé. Les plus exaltés en arrivent à un projet de vie qui est l’extermination de l’autre.
— Comment aider les esprits à s’en émanciper, c’est l’équation difficile qui nous attend."

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.