Le journal de "La Libre pensée" évoque "Sonia ou l'avant-garde"...

 C’est un roman « social et politique » émaillé de citations et de références qui alimentent votre réflexion en permanence. Il y a deux histoires en parallèle qui vous tiennent en haleine jusqu’au bout et qui font de cet ouvrage un grand moment qui vous possède littéralement et on a du mal à quitter ses pages pour vaquer à autre chose.

 Il y a une histoire politique de tensions qui montent jusqu’à une possible révolte, voire une révolution « où l’on pourra mettre le pied dans la porte et tenter un passage ». Et une histoire d’amour naissante qui se cherche et finit par se trouver entre deux êtres à qui la vie n’a pas fait de cadeau.

 Le monde-cloaque décrit au fil des pages est à peine plus triste, réactionnaire et totalitaire que celui dans lequel nous vivons actuellement. C’est une préfiguration du néant qui veut nous aspirer tout entier. Il existe une loi qui résonne bien à nos oreilles qui s‘appelle « Valeurs républicaines et libertés » et qui sonne comme « loi confortant le respect des principes de la République », dite « loi Séparatisme ». Les dictatures et les totalitarismes pratiquent toujours l’oxymore. « Vous forgez une chaine et vous l’appelez Liberté » (Victor Hugo contre la loi Falloux).

 Comment ne pas partager cette formule de Karl Marx citée dans l’ouvrage dans « Économie politiqué et philosophie » : « Plus l’ouvrier se dépense en travaillant, plus le monde… qu’il crée devient puissant, plus lui et son monde intérieur deviennent pauvres. On constate le même phénomène dans la religion. Plus l’homme se fie à un dieu, moins il se possède lui-même ».

 On y parle de gouvernement aux ordres du patronat, de grèves générales, de militants « assassinés pour l’exemple », d’avant-garde, de Trotskystes, de Communisme comme avenir du monde et de la IV^ème Internationale. Et même de Libre Pensée : « Voilà deux mille ans, Lucrèce avança l’idée que s’il existait des dieux, ils ne nous auraient porté aucune attention. Un millénaire plus tard, Omar Khayyâm exprima l’opinion dangereuse en ce temps-là, que se former son propre jugement vaut mieux que se plier à des rituels absurdes. »

 Le sujet est donc très vaste et intéressera sûrement les Libres Penseurs et les Militants. Je recommande vraiment cet ouvrage, que dis-je, ce pamphlet ! Leur Vieux-Monde est derrière nous, à nous de le distancer pour le vaincre à la manière des Horaces et des Curiaces.

 Christian Eyschen