
Comme en commune ronde indigente, les intermittents de la culture haïtienne se bousculent, en étonnants voyageurs, pour venir payer leurs dettes à leurs promoteurs et leurs bienfaiteurs du gangstérisme légal. Les acclamations d'hier et les nominations d'aujourd'hui sont toujours des boucles circulaires des silences récompensés ou des redevances payées. Pour cause, on ne sait jamais si la réussite est méritée. Car tous ceux et toutes celles qui se tiennent dans ''la lumière de l'enfumage'' dégagent l'odeur nauséabonde d'un fumier puant. Le gangstérisme au pouvoir actuellement en Haïti a bénéficié d'une totale complaisance et allégeance des réseaux économiques, diplomatiques, culturels, médiatiques et académiques qui font la pluie et le beau temps dans le shithole.
Les nominations politiques qui se succèdent, près des villages de dieu dans le shithole haïtien, donnent raison à la pertinence systémique de l’axiomatique de l’indigence : Nul n'accède à la réussite sans abandon de dignité. Ce qui me permet de formuler et d'énoncer l'axiome de la redevance indigente.
À tout indigent préposé à la servitude volontaire, dans les milliers de villages de dieu peuplant les shitholes de la terre, il sera donné, en abondance, des gratifications, des récompenses, des titres honorifiques, des postes de décision et des espaces de pouvoir, pour lesquels, en temps et lieu, il lui faudra payer de sa personne, en abandonnant, avec zèle et insouciance, les reliques de son improbable dignité pour émerger dans son insignifiance élue.
Et oui, comme je ne cesse de le dire, la culture en Haïti n’a jamais été qu’une vaste imposture, puisqu’elle a toujours servi d’adjuvants au triomphe de la puanteur politique. Et c’est du reste pourquoi les institutions haïtiennes ont les senteurs des personnes influentes, cultivées, doctorées qui foisonnent dans les basses eaux de la réussite au voisinage près des réseaux diplomatiques internationaux. Heureux les publicistes qui savent acclamer les nominés avec promptitude, car ils seront à leur tour récompensés.