Je le confesse : j'ai craqué.
Après une longue journée, désoeuvré dominical, je me suis installé devant Dominique.
Moi qui ai cessé de regarder la télévision depuis plus de 25 ans, sauf pour des films rares, je me suis laissé aller à regarder un sujet sur l'ascension et la chute de Dominique Strauss-Kahn, produit par France 2 et co-écrit et présenté par Laurent Delahousse, le gendre idéal du PAF, paraît-il. En espérant apprendre quelque chose, peut-être...
Je suis atterré. Et pas comme un économiste. Comme un professionnel et enseignant des techniques de l'image.
De voir ce qu'est devenue la télévision en France.
Quand j'enseigne à mes élèves que le commentaire ou le son n'a pas à redoubler ce qu'on voit à l'image, ils acquièscent immédiatement et cherchent le décalage, l'intervalle juste, le "Diabolus in musica" cher à Umberto Eco.
On n'en est pas encore là, à France 2.
Des amis ou des proches de DSK, cadrés comme dans les documentaires de propagande de Planet, disent que c'est un élève brillant et un gros travailleur. L'image essaie malheureusement de mixer de rares photos d'époque avec des silouhettes vêtues de la même chemise canadienne à carreaux, la tête coupée ou floue : la silouhette consulte des graphiques et écrit. L'image ne dit strictement RIEN.
Puis, même alternance de témoignages en quelques secondes, détouré au trois-quarts contre-jour sur fond noir, en légère contre-plongée.
Laurent Delahousse, qui ne sait pas quelle caméra le filme, le regard perdu vers le bord de l'écran, répète la même information.
Puis on voit la séquence "reconstituée", avec les mêmes figurants flous ou sans tête, qui "illustrent" une troisième fois le même propos.
On parle des femmes qui l'ont aidé. Du "plus jeune marié de France". Mais la voix des femmes est souvent Off. Sauf celle de Rapahëlle Bacqué, l'arbitre des élégances biographiques du Monde selon Bergé, Niel et Pigasse.
Au tiers de l'émission (élection de Mitterrand et ascension de DSK), je m'endors. De dégoût, d'ennui, d'e sentiment d'imposture.
Mépriser à ce point le spectateur en lui "occupant l'oeil" par de faux figurants mimant la situation, en comptant sur le flou pour que le publice confonde figuration et images d'archives, c'est de l'abrutissment de masse.
Et ce sont les mêmes "journalistes" qui se plaignent de la "Post-Vérité", du fait que le public mélange faits et fictions, et ne croit plus leurs salades..
Vous n'avez que ce vous méritez.
Je vais me coucher,
Il faut que je sois en forme pour expliquer à mes élèves de fuir la télévision française.
Billet de blog 9 janvier 2017
S'endormir devant Delahousse (de couette) ?
Après une longue journée, désoeuvré dominical, je me suis installé devant Dominique. Moi qui ai cessé de regarder la télévision depuis plus de 25 ans, sauf pour des films rares, je me suis laissé aller à regarder un sujet sur l'ascension et la chute de Dominique Strauss-Kahn, produit par France 2 et co-écrit et présenté par Laurent Delahousse, le gendre idéal du PAF, paraît-il.
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