Jean-Yves Bouchicot (avatar)

Jean-Yves Bouchicot

Scénographe, Eclairagiste. Enseignant-chercheur, doctorant en architecture

Abonné·e de Mediapart

80 Billets

0 Édition

Billet de blog 9 septembre 2010

Jean-Yves Bouchicot (avatar)

Jean-Yves Bouchicot

Scénographe, Eclairagiste. Enseignant-chercheur, doctorant en architecture

Abonné·e de Mediapart

Mabuse l'Annonciateur

Jean-Yves Bouchicot (avatar)

Jean-Yves Bouchicot

Scénographe, Eclairagiste. Enseignant-chercheur, doctorant en architecture

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Revu Mabuse, hier soir, entre deux coups de téléphone. Un truc à faire des cauchemars. (Alptraum ? Unheimlich.) Mais il faut revoir le Diabolique Docteur Mabuse. Un collègue Médiapartien titrait hier "Bourreau de mes thunes". Joli.

La vision de Fritz Lang est prophétique. Tout est dit dans le premier quart d'heure.

Outre la lumière prodigieuse de l'expressionniste Carol Hoffman, qui passe du monodirectionnel à la fenêtre au "décrassage" du chauffeur accablé, dans un plan continu, le "coup de Bourse" synchronisé avec la presse est annonciateur de l'alliance Fric-média-storytelling, et tout ça en 1923. En pleine république de Weimar, en pleine dépression.

La virulence de ces images, la volonté de la vitesse dans les scènes de bagarres de rue, de l'ivrogne faux-monnayeur rentrant chez lui et brutalisant sa femme pour lui arracher sa pelote contenant la clef de la cave... Tout me parle de l'accélération imbécile du temps dont Paul Virilio nous prévient encore.

Nous sommes gouvernés par des Docteurs Mabuse. J'allais écrire "ni plus ni moins". Je corrige : il leur manque le style, et le calme de la réflexion, lorsque le Joueur, préparant son prochain coup, suppute, sourcil levé, les conséquences possibles.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.