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Billet de blog 10 septembre 2010

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Le Pourrissement des sociétés

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Oui, aujourd'hui , je recopie. Un passage d'un livre qui a marqué ma vie d'étudiant et de lecteur.

"Toutes les pensées politiques et sociales partent de l'idée que les sociétés se conservent- et qu'il faut les sauver. Nous faisons l'option qu'elles se détruisent : les civilistions industrielles occidentales se décomposent sous nos yeux, et nous ne pouvons dire ce qui leur succèdera.

La "libération de l'instinct de conservation" autorise la répression, et la plus subtile -celle qui généralise la délation comme une prétendue "subversion". La dégradation de l'espace dans lequel nous vivons aide à décomposer notre existence, à lui arracher son centre de gravité.

Au moment du Nazisme, déjà, de tels évènements se sont produits qui ont entraîné les intellectuels dans l'abîme ou la sottise : les ruines de Weimar parsèment encore les ruines de Berlin. (...)

Nous a-t-on assez reproché notre "catastrophisme"! On a même évoqué notre "goût de l'Apocalypse". Comme si l'Apocalypse n'était pas une vision sécurisante d'un monde sauvé par une théologie ordonnée.

Le malheur est que nous n'attendons rien et que nous redoutons autant que tout le monde les conséquences de cette logique, à l'oeuvre dans nos cultures, comme un cancer. Et qui, à la manière du cancer sécrète ses toxines euphorisantes. Les grandes contestations du système économique libéral du siècle dernier ont été pensées à travars le capitalisme des sociétés charbonnières (Marx et Proudhon) qu'elles espéraient ainsi arracher à l'anarchie de la production inégalitaire et désordonnée. Du temps a passé. On ne se le demande pas : on le constate. (...)

Qu'on relise les textes publiés ici et l'on constatera que notre conscience n'est ni bonne ni mauvaise, qu'elle est seulement une conscience. Et que ce n'est pas nous qui parlons d'"Apocalypse" ou de subversion. Les sociétés, gâteuses, seules, balbutient ce que nous interprétons."

Jean Duvignaud Préface au "Pourrissement des Sociétés, Cause Commune , 1975

Je ne saurais mieux dire, même 35 ans plus tard. Plus qu'une prophétie, un "Logos spermatikos". Je rends grâce au ciel d'avoir eu de tels maîtres à gamberger. Ou plutôt, à Interroger.

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