La gestion de l’eau, comment ça marche ?
L’eau qui court dans nos rivières ne connaît pas les limites administratives, c’est pourquoi l’eau en France est gérée par bassin versant, une grande cuvette dans laquelle l’eau qui tombe ruisselle vers un même cours d’eau ou vers une même nappe souterraine, un exutoire.
Le territoire métropolitain est ainsi divisé en 7 grands bassins hydrographiques, au sein desquels s'exerce une solidarité territoriale de l'amont à l'aval, les contaminations de chacun devenant les pollutions de tous. S’étendant des sources de la Loire et de l’Allier, notre bassin de Loire-Bretagne se termine à la pointe Finistère. Le comité de bassin regroupe tous les usagers de l’eau et fixe les orientations en matière de gestion de l’eau pour atteindre les objectifs fixés par le directive cadre sur l’eau qui a pour ambition la reconquête et la préservation du bon état des eaux et des milieux aquatiques (rivières, plans d’eau, nappes souterraines, zones humides, littoral…) des pays membres de l’Union européenne. Une eau est considérée en bon état si elle permet une vie animale et végétale riche et variée (paramètre biologique), sans produits toxiques (paramètre chimique) et si elle est présente en quantité suffisante pour satisfaire tous les usages. Le classement des eaux comprend cinq catégories : mauvais, médiocre, moyen, bon et très bon.
Les objectifs de reconquête de l’eau, ses freins
L’agence de l’eau Loire-Bretagne finance, grâce à la redevance et sur le principe selon lequel l'eau paye l'eau pour les investissements et le fonctionnement des équipements nécessaires à sa gestion, les actions de protection de l’eau découlant du plan de gestion reprenant les orientations du comité de bassin intitulé schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (Sdage). Un plan de gestion dure 6 ans et est soumis à consultation du public et des assemblées avant adoption définitive. Actuellement, une consultation est en cours sur le projet du futur Sdage qui couvrira la période 2016-2021. Elle prendra fin le 18 juin. Pour participer il suffit de se rendre sur le site web dédié http://www.prenons-soin-de-leau.fr/.
Car malgré les efforts, il existe une forte probabilité que le bon état des eaux brutes ne soit pas atteint en 2021, des mesures supplémentaires sont donc nécessaires dans certains bassins versants.
Parmi les enjeux du projet Sdage, on retrouve l’artificialisation des cours d’eau qui nuit à leur capacité naturelle d’autoépuration et réduit la richesse des habitats pour les espèces. On retrouve également l’enjeu des pollutions des villes et des industries et celui des pollutions agricoles. En effet, si dans le Finistère, 61 % des cours d'eau1 sont considérés en bon état, le mauvais état provient d'un excès de nitrates ou d'un mauvais état biologique. Si 66 % des eaux littorales sont en bon état écologique, 4 estuaires finistériens sont déclassés pour cause de présence de TBT2.
Plus localement, sur 5 stations du bassin versant rade de Brest-Elorn, 4 sont en état médiocre vis-à-vis des nitrates et une en état moyen3.
Le traitement de l'eau brute permet ensuite de délivrer une eau potable à l'usager qui va servir aussi bien à l'alimentation qu'à la cuvette des wc.
1Données de 2010
2Tributylétain, classé substance dangereuse prioritaire par la DCE et d'usage de plus en plus limité mais pas totalement interdit a longtemps servi d'antifouling et persiste dans les sédiments.
3Données 2014