Assistons-nous à la fin du parti socialiste? Tout porte à le croire. Il apparaît en effet que le parti socialiste a décidé de se saborder. Rejoignant le centre droit sans en avoir les valeurs morales ni la légitimité, son espace politique est en train de disparaître. Il ne dédend plus les milieux populaires depuis longtemps. Il ne défend plus le service public et surtout il est en train d'abandonner son électorat par essence: les fonctionnaires. Quel sera, demain, l'électorat du parti socialiste? Pour l'instant, peut-être, les intermittents du spectacle, quelques couples homossexuels... Pas de quoi constituer une majorité.
Au nom de l'Europe, le parti socialiste a plié ou est en train de plier sur tout ce qui constituait sa singularité. Cette Europe libérale dont il n'essaie même plus de combattre les orientations lui fait manger son chapeau et à terme le fera disparaître en tant que tel. Il a rejoint Nicolas SARKOZY pour le vote du traité européen alors que le peuple, par voie de référendum, s'était prononcé contre. Il continue en de très nombreux points, la politique mise en place par l'ex-majorité. Il se montre embourbé dans le diktat économique européen et semble ne plus avoir l'ombre d'une idée pour retrouver une vision heureuse de l'avenir. Il apparaît maintenant probable que les élections à venir verront s'affronter une UMP souffreteuse et le front national; duel dans lequel le parti socialiste rangé au rang de spectateur continuera de creuser sa tombe en appelant à voter UMP. L'UMPS prend racine dans le paysage politique; le front républicain en constitue la sève.
Cette lente agonie semble avoir débuté avec la cohabitation de Lionel JOSPIN avec Jacques CHIRAC; cohabitation qui a conduit au cataclysme de 2002. Monsieur JOSPIN qui découvrait avec bonheur les joies de la privatisation n'a pas compris son élimination au second tour de la présidentielle. Après un banissement de dix ans au milieu duquel Ségolène ROYALE écoutait les sirènes de François BAYROU, François HOLLANDE n'est arrivé au pouvoir que par rejet de Nicolas SARKOZY. Son incapacité à s'opposer au processus libéral de l'Europe le rend insignifiant et confine le PS à ce silence assourdissant. Le processus de disparition complète est à présent en bonne voie.