Unité CGT, média militant, 24 01 2022
"LA RÉGRESSION SOCIALE NE SE NÉGOCIE PAS, ELLE SE COMBAT" (H. Krasucki)

Ce 24 janvier nous rendons hommage à Henri Krasucki, mort en 2003 après une longue vie dédiée à la classe ouvrière et à ses organisations, et au combat pour la fin de l'exploitation de l'homme par l'homme.
Résistant antifasciste (FTP MOI), torturé par les nazis et déporté, il survivra aux "marches de la mort". Militant et dirigeant communiste infatigable et fidèle à ses principes, Secrétaire général de la CGT (1982-1992), vice-président de la Fédération Syndicale Mondiale, Henri Krasucki incarne encore aujourd'hui pour de très nombreux travailleurs le symbole de la résistance ouvrière sans concessions contre tous les projets de régression sociale promues tant par les gouvernements de gauche que de droite.
Quelques citations :
- "On peut subir des conditions pénibles à supporter et avoir une force intérieure augmentée de la capacité d'une force collective qui permet de se surpasser [...] Ni blasé , ni cynique , ni bloqué dans le passé ; tourné vers la vie. Je sais ce que coûte la guerre , le prix de la liberté, celui de la dignité et de la justice".
- "La lutte des classes n'est pas une invention, c'est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu'elle cesse : renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l'exploitation et à l'écrasement".
- "Se syndiquer, c'est être libre. [...]La régression sociale ne se négocie pas, elle se combat !"
- « Aimer la classe ouvrière, combattre pour elle de tout l’élan dont on est capable, cela ne demande pas l’aveuglement mais la lucidité.
C’est apprendre à le faire bien pour la conduire non pas à la défaite mais au succès. Nul n’est plus riche de sentiments élevés que ceux qui s’y consacrent, sinon comment le pourraient-ils ?
Mais nul ne réagit aussi vivement lorsque l’on prétend opposer ces sentiments à la raison et à la connaissance sans lesquelles ils sont voués à l’enfer des bonnes intentions.
Et il n’y a rien de plus beau, de plus digne d’être vécu que cette vie-là et ce combat, c’est parce que son but est grand et qu’il y faut tout à la fois le cœur et l’intelligence. »
- « Ce qui fait le capitaliste, ce n’est pas qu’il soit bon ou mauvais, bien élevé ou grossier, c’est sa fonction dans ce système : on ne peut être capitalistes sans exploiter les travailleurs, et pas à demi, mais le plus qu’il est possible. […]
Ce qui fait la classe ouvrière, c’est sa position dans la production : le fait qu’elle est écartée de la propriété des moyens de production et qu’elle est obligée pour vivre de vendre sa force de travail aux propriétaires des moyens de production qui l’exploitent. Les fruits de son travail ne lui appartiennent pas plus qu’à la société ; ils appartiennent à la minorité d’exploiteurs. Ce qu’elle produit pour elle c’est son salaire et pour les capitalistes, c’est leur profit, leur richesse immense et les moyens de leur puissance.
[…]
C’est parce qu’elle est cela que la classe ouvrière est en conflit fondamental et permanent avec la classe exploiteuse aussi bien pour ses intérêts quotidiens que pour son avenir. Son état de sujétion, d’exploitée, ne peut cesser qu’avec la transformation complète de la société, c’est-à-dire la disparition du capitalisme et son remplacement par le socialisme. C’est pour cela qu’elle est la force principale de cette transformation. »