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Dans le contexte de la crise politique sans précédent que nous connaissons, la montée du néo fascisme auquel nous assistons en France et ailleurs est une menace d’une gravité extrême, une conspiration contre les peuples. Le capital est à la recherche d’un moyen lui permettant de trouver le répit dont il a besoin y compris en recourant aux solutions les plus extrêmes dont la guerre et dans l’immédiat par la technique bien connue des deux fers au feu.
Le choix est entre confier directement les rênes du pouvoir à l’extrême droite comme il l’a fait en Italie et dans sa version la plus extrémiste en Argentine ou s’accommoder d’un gouvernement d’Union nationale comme le suggère E.Macron qui pourrait être une passerelle entre les forces de la finance dont il est le chargé de pouvoir et tout ou partie des signataires du Nouveau Front Populaire.
Dans les deux cas la priorité pour l’oligarchie vise à enrôler le peuple et les travailleurs au service des objectifs d’une politique de confrontation avec ce que l’impérialisme considère comme la menace principale à son hégémonie. En d’autres termes la confrontation avec l’émergence de forces nouvelles dans le monde qui défendent dorénavant bec et ongles leur souveraineté. Celles-ci font le choix de contester la surexploitation de leurs richesses humaines et matérielles par un occident en déclin, devenu par ailleurs un danger pour l’humanité entière.
La décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblé nationale et de provoquer des élections générales anticipées doit être aussi vu en fonction de ce monde qui change vite, ou l’initiative bascule progressivement et change de camp à travers un affrontement d’une ampleur inégalé. Que de tels évènements interviennent en France, puissance nucléaire et 7e économie du monde en dit long et n’est pas sans significations. Ils ont forcément une valeur plus générale. Maillon faible du système impérialiste la France n’est-elle pas comme disait Marx "le pays où les luttes de classes se mènent jusqu’au bout".
Pour Macron il ne saurait y avoir d’alternative à la politique de chaos qui est la sienne ! La France doit renoncer définitivement à ce qui demeure de sa souveraineté et de son identité. Elles constituent aux yeux du système financier international un obstacle majeur et une anomalie. Pour cela, la destruction du modèle social à la française doit se poursuivre avec notamment la liquidation définitive des services publics et par une régression sociale en forme de recul de civilisation. Cela ne peut se faire sans fouler aux pieds les libertés, tout particulièrement la liberté de parole dont les médias et leurs protagonistes donnent un exemple quotidien sans limites. Comme Thatcher, Reagan et les dictatures latino-américaines en leurs temps il s’agit également de casser les reins du mouvement ouvrier, d’en finir avec la contestation, les grèves, les syndicats et la rébellion qu’inspire le capitalisme en particulier dans la jeunesse. La démocratie libérale à la française, modèle un temps du monde libre est devenue une caricature contagieuse dont les repères sont la lâcheté, l’ignorance et le mensonge assumé, la médiocrité et la violences dans les paroles comme dans les actes. Comme le souligne l’historienne italienne Clara Mattei, l’austérité est au cœur du fascisme, même lorsque l’austérité est administrée par un État libéral.
La ficelle à la grosseur d’un câble
C’est cela le défi auquel le peuple et les travailleurs doivent faire face. En fait, la bourgeoisie cherche à les piéger en les enfermant dans un faux dilemme. Ou choisir le Rassemblement National de Marine Lepen ou faire celui d’une Union sacrée allant de la droite à ce qui restera des macronistes avec tout ou partie de cette gauche raisonnable et présentable qu’abrite dans ses rangs le Nouveau Front Populaire, ce qui suppose d’exclure les forces de contestation de l’ordre établie. Même si le radicalisme de celles-ci n’est souvent qu’apparent, c’est déjà de trop. Bis repetita, l’objectif est donc de jouer la version de 2017 et 2022 avec les mêmes ingrédients mais à partir d’une nouvelle recette, aboutissant toujours aux mêmes résultats c’est à dire, faire en sorte de garder le système en place. Au fond il importe peu, que ce dernier soit géré par le Rassemblement National ou les alliances qui se dessinent sous la forme d’une Union sacrée avec quelques thuriféraires du Nouveau Front Populaire. La preuve du pudding, c’est qu’on le mange.
Ainsi le feuilleton de la dissolution que l’on commente en boucle est celui d’un coup monté. Les commentaires qui accompagnent les différents épisodes sont ceux d’un feuilleton déjà connu, le narratif est toujours identique en forme de péripéties et d’intrigues.

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