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Appelée par 17 syndicats, dont la CGTM, la grève générale illimitée est suivie tandis que les principaux axes routiers sont bloqués, notamment à l'aide de poids lourds. L'accès au port de Fort-de-France, à la raffinerie et à plusieurs zones commerciales de l'île est également bloqué. De nombreux établissements scolaires sont fermés.(1)
Les travailleurs guadeloupéens et martiniquais se sont engagés dans un mouvement de grève générale, d’abord contre le passe sanitaire, l'obligation vaccinale, la suspension des salaires, les suspensions pour les soignants, et maintenant pour une hausse des salaires (2) et des minima sociaux et la baisse des prix des carburants et du gaz. Les syndicats demandent également la prise en charge totale des tests de chlordéconémie, maladie liée au chlordécone, ce pesticide largement utilisé dans les champs de banane entre 1972 et 1993.
Quelle est la réponse de Macron à ces revendications ? L'envoi immédiat de gendarmes métropolitains pour réprimer la population et briser la grève. Une vingtaine de travailleurs ont déjà été déjà condamnés pour avoir fait des piquets de grève. Des pompiers guadeloupéens ont été chargés par des gendarmes français, causant deux blessés. La violence capitaliste, la violence d'Etat, s'abattent sur les travailleurs guadeloupéens et martiniquais! La violence coloniale aujourd'hui à l'œuvre contre les travailleurs fait écho aux répressions menées par l'Etat français en Algérie, à Madagascar ou en Indochine.
L'urgence est sociale, sanitaire, éducative, économique. 20% de la population active est au chômage, dont un tiers des jeunes. Pour le banquier Macron, pour le capitalisme mieux vaut la violence que de répondre aux justes revendications des travailleurs. Car les capitalistes savent comment prendre soin de nous. Crise sanitaire ou pas, leur solidarité est à la mesure de leur violence. A quelques mots près, en 1850, Thiers nous insultait ainsi du haut de l'Assemblée nationale: « Ainsi à côté de la précarité, condition inévitable des travailleurs, se trouve placée la solidarité. Mais attention le travailleur précaire que nous rencontrons sur notre chemin, qui touche notre cœur, dont la vue nous arrache un sacrifice, n'a cependant pas le droit de nous forcer à le secourir. S'il voulait nous contraindre à venir à son secours, nous extorquer ce que nous sommes portés à lui donner, ce ne serait plus un être sacré, ce serait un malfaiteur. » (3)
Par la mobilisation, les travailleurs martiniquais ont fait reculer le gouvernement sur la suspension des soignants non vaccinés (report au 31 décembre). Par la grève les travailleurs se font entendre, se défendent et sont à la conquête de leurs droits. Des droits attaqués de toutes part en France.
Des droits attaqués de toutes part. Et une crise sanitaire que le banquier Macron continue à instrumentaliser pour accélérer les mesures de démantèlement des fonctions publiques, des services publics et du régime général de la Sécurité sociale (santé, vieillesse, chômage, allocations familiales, …).
Soutien et solidaire!
Continuons à organiser notre unité. Continuons à construire l'espoir. Continuons la conquête du travail. Ambroise Croizat (4) et les mouvements sociaux de 1946 (5), d'aujourd'hui (6) et d'ailleurs (7) nous inspirent de bons chemins.

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(1) GRÈVE GÉNÉRALE EN MARTINIQUE : LA OÙ IL Y A UNE VOLONTÉ IL Y A UN CHEMIN, Unité CGT
(2) SOUTIEN AUX TRAVAILLEURS MARTINIQUAIS ET GUADELOUPEENS, CGT Educ'Action 64
(5) Bernard Friot, Émanciper le travail, éd. La Dispute, 2014, Vaincre Macron, ed. La Dispute, 2017, Le travail, enjeu des retraites, éd.La Dispute, 2019
(6) Nous sommes tous des Labeyrie | Le Club de Mediapart
(7) Melissmell Aux Armes Etc Paris le 28 03 2017
(photo finale) 27 août 2021, GUYANE : APPEL A LA GRÈVE GÉNÉRALE RECONDUCTIBLE, Unité CGT