L'année 2011 se termine en Essonne sur un trait qu'il faudra rapidement tirer, avant d'envisager plus sereinement l'ouverture attendue du nouveau Centre Hospitalier Sud-Francilien (CHSF). Conçu pour remplacer les deux hôpitaux d'Evry-Courcouronnes et Corbeil-Essonnes dans le sud de Paris, le nouveau site a participé à mettre en lumière la question des Partenariats Publics-Privés (PPP) dans le débat national.
Livré en janvier 2011, son ouverture aura été repoussée de mai à septembre, avant d'être finalement annoncée pour ce début d'année 2012. Un an après la découverte des 8000 malfaçons constatée dans l'hôpital, et de multiples travaux rectificatifs, le calendrier semble se tenir pour l'ouverture des premiers services le 23 janvier prochain. Durant six à huit semaines, les différentes entités des hôpitaux déménageront progressivement, et l'hôpital devrait connaître au mois de mars son fonctionnement plein et normal.
A l'approche du scrutin présidentiel, le débat autour du Partenariat Public-Privé risque lui de ressurgir. Dans un article du mois de septembre, Carine Fouteau explique la situation complexe qu'engendre ce montage financier singulier. Il en va de même sur le cas du chantier en PPP du groupe Vinci à l'Université Paris-7.
Après le rejet par l'Agence Régionale de Santé du second EPRD (Etat Prévisionnel des Recettes et Dépenses) présenté par la direction du CHSF, le directeur de l'hôpital donne sa démission à son autorité de tutelle. A charge pour son remplaçant de présenter un nouveau budget, cette fois à l'équilibre, en restreignant notamment des dépenses de personnels.
Ces derniers, leur représentants syndicaux et l'association de médecins, d'élus et d'usagers "Sauvons notre hôpital public" organise début décembre une votation citoyenne, sur les villes concernées par le nouveau CHSF, pour la sortie du PPP, et le retour de l'hôpital dans le giron du public. Ce "partenariat" implique en effet que le constructeur - dans le cas présent Eiffage et ses filiales - construit l'édifice, a en charge son exploitation et son entretien, contre le paiement d'un loyer annuel estimé à plus de 40 millions d'euros sur 30 ans.
L'enjeu consiste pour les élus locaux à se saisir du temps de débat national que constituent les échéances de 2012, pour pointer les dysfonctionnements engendrés par la mise en place de ces PPP. A gauche, on est offensif sur le sujet, à l'image de Pierre Laurent, venu à Corbeil-Essonnes en décembre prôner "la suppression des PPP" ou du député-maire d'Evry Manuel Valls. Du côté de l'UMP, on attend pour l'instant l'ouverture de l'hôpital, et les initiateurs du projet, tel le sénateur de Corbeil-Essonnes et industriel Serge Dassault, ont bien l'intention de capitaliser sur le projet lorsque le nouvel hôpital sera opérationnel.
Pour aller plus loin, le web-journal Essonne Info vous propose une rétrospective 2011 sur le thème de l'ouverture du CHSF
Julien Monier