Non, le front national n’est pas aussi notre faillite, je récuse la tentation pour l’opposition de gauche ou la gauche alternative de céder au jeu de la mortification rituelle en rappelant d’abord pourquoi le monstre est toujours là
« Ceux qui nient la centralité du conflit social et politique dans nos sociétés abhorrent, en réalité, d’une façon générale, le conflit… On voit bien quelles catégories sociales trouvent leur compte à cette attitude….La scène politique est alors transformée en divan. Mais s’il est vrai que si « les grandes peurs périssent d’être reconnues » selon le mot d’Albert Camus, il ne faut jamais oublier que la remarque est d’ordre intime. Elle ne vaut rien dans une arène face à un reître en tenue de combat. La psychologisation de la politique, la négation … de la conflictualité sociale, la révulsion pour la fonction tribunicienne ne se contentent pas d’entretenir une illusion neuroleptique pour ceux qui la pratique où l’ingèrent. Elles privent cette conflictualité de ses canaux d’expression et d’affirmation…. préparent une violence mille fois pire que celle qu’ils pensent contenir avec leurs bavardages émollients... Mais je réaffirme qu’il n’y a aucun lien mécanique entre une situation sociale et un système d’idées. La dynamique du Front national n’est pas dans la personnalité de ceux qui y adhèrent mais dans celle de ceux qui ont laissé faire ou instrumentaliser cette présence et ont pensé y trouver leur compte de quelque façon que ce soit. »
Extraits choisis par moi du dernier billet de JLMélenchon dont vous trouverez le lien ci-dessous*
Ne cédons pas au jeu de la mortification rituelle, mais organisons les réseaux du cœur
« Que nous ayons échoué jusqu’à ce point ne signifie nullement que nous y étions condamnés... La première réponse au moment, c’est la volonté de ne « rien lâcher » et, pour cela, d’être vigilant, à l’affut de toute brèche qui viendrait à s’ouvrir dans le mur qui nous enferme actuellement. Et s’il le faut, on creusera avec les doigts.
L’idée d’une majorité alternative à gauche reste le cap à suivre. Sinon quoi ? Mais on ne peut plus en exagérer les chances de succès. La patience sera donc la vertu cardinale. A mes yeux, le plus important est de trouver la veine porteuse pour l’assaut suivant. Car nous nous remettrons en position de conquête… Dès lors, la dynamique à trouver … est dans la société. Là où deux tiers des citoyens inscrits tournent le dos à une scène dont l’issue les indiffère, sinon qu’ils la souhaitent très cruelle pour ceux qui s’y agitent.»
*http://www.jean-luc-melenchon.fr/2014/05/30/pendant-que-la-poussiere-retombe/#more-20351