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Billet de blog 7 mars 2011

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Les salariés de Prisma Presse en grève pour les salaires et contre la précarité

 Les salariés du groupe Prisma Presse, qui édite notamment Géo, Voici, Femme actuelle, VSD, Capital, Télé Loisirs ont voté la grève en assemblée générale jeudi 3 mars dernier.

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Les salariés du groupe Prisma Presse, qui édite notamment Géo, Voici, Femme actuelle, VSD, Capital, Télé Loisirs ont voté la grève en assemblée générale jeudi 3 mars dernier.

"L'intersyndicale conteste la montée de la précarité dans cette entreprise largement bénéficiaire, notamment à travers l'utilisation délibérée du groupe, depuis parfois des années, de cdd abusifs, donc illégaux... Par ailleurs, les propositions d'augmentation de salaires de la direction lors des négociations annuelles obligatoires sont vraiment insuffisantes quand on compare l'impact de la crise sur le pouvoir d'achat des salariés" , explique Fabienne Chiche, du Syndicat des journalistes FO, déléguée syndicale.

Les représentants du personnel demandent un minimum de 150 euros pour les salariés, rétablir la prime ancienneté pour les employés et les cadres, ainsi qu'une prime pour compenser l'augmentation de l'énergie et le récent déménagement du groupe à Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine

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"La direction a répondu par la négative à tout et met en avant uniquement l'augmentation de la participation cette année d'un mois brut en moyenne en 2009 contre 1,4 mois en 2010, cette approche n'est pas satisfaisante pour les salariés, il ne faut pas oublier que la participation est une obligation purement légale. Nous attendons de la part des dirigeants un signal de reconnaissance du travail des salariés, un réel partage de la valeur ajoutée. Sans le travail de tous les salariés, de l'employé au cadre en passant par le journaliste, pas d'actionnaire ! ajourte Fabienne Chiche, du SGJ FO.

200 salariés de Prisma Presse (contre 280 la veille), malgré les pressions de certains hiérarchiques, selon une source interne à l'entreprise, ont reconduit la grève vendredi matin. Pour Emmanuel Vire, délégué syndical SNJ-CGT, cela ne constitue pas un affaiblissement de la mobilisation (environ un tiers de l'effectif) étant donné que l'effectif présent le vendredi est plus faible que le jeudi. Une assemblée générale est maintenue lundi matin à 10 heures, occasion pour les grévistes de se compter et d'établir le rapport de force avec la direction.

Dans une déclaration à La Correspondance de la presse, le DRH du groupe, Philippe Pouzeratte, a indiqué que la direction attendait de voir si ce mouvement de grève était suivi avant de décider de la suite.

Pour information, le groupe, qui diffuse un quart des exemplaires des magazines en France, a dégagé un bénéfice net de 30 millions d'euros en 2010 (pour un chiffre d'affaires de 511 millions) contre 18 millions en 2009 (pour un chiffre d'affaires de 539 millions).

Jeudi dernier, 150 à 200 salariés du groupe Mondadori (Télé Poche, Grazia, Closer) se sont également réuni en assemblée générale sans voter la grève. Ils doivent se retrouver mardi 8 mars prochain pour la prochaine séance de négociation et observent de près ce qu'obtiendront les salariés de Prisma.

Au Monde, les salariés ont organisé une action jeudi devant les locaux du quotidien avant le lancement d'une négociation sur la précarité dans le groupe. Pour le quotidien, 58 journalistes sont employés en contrat précaires. Pour les sites Web, ils sont une vingtaine dans ce cas. Une première rencontre avec la direction est organisée jeudi soir.

"La politique patronale en l'occurence des entreprises de presse doit être remise en question de manière notable, l'exploitation des jeunes, les bas salaires, le recours systématique à de l'emploi précaire est une honte et une irresponsabilité économique notoire, cette façon d'aborder la politique salariale est un des carburant de la crise que nous connaissons aujourd'hui, ne pas contribuer à l'emploi stable et au maintien des salaires face à une inflation galopante aggrave les crises structurelles", déclare Fabienne Chiche du SGJ FO.

Selon la syndicaliste, ce qui se passe au niveau national est exemplaire : lors de la négociation, le président de la commission sociale du SPM (et DRH de Prisma Presse) Philippe Pouzeratte a proposé une augmentation de 1% par rapport à la grille datant de 2008, se contentant de fournir les déclarations de diffusion à l'OJD en guise de bilan. La CFDT a décidé de rompre la négociation de branche engagée avec le Syndicat de la presse magazine sur les questions des salaires. Les autres syndicats de salarié (CGT, SNJ, FO, CGC) ont donné jusqu'au 17 mars prochain à l'organisation patronale pour revenir avec de nouvelles propositions de grille conventionnelle.

A Gennevilliers, le lundi 7 mars, dans l'immeuble noir, pimpant neuf de Prisma Presse, qui snobe fièrement les sols boueux des terrains mitoyens en contruction, une nouvelle assemblée générale se tiendra à 10 heures et la direction quant à elle devrait recevoir dans la journée les élus du personnel...

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