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Les salariés de Prisma TV, service de Prisma Presse qui gère les grilles de télé pour les trois magazines télé du groupe, étaient en grève la semaine dernière. Sur les 43 journalistes, 3 ont voté contre et 2 se sont abstenus. Les salariés ont dû suspendre la grève. Selon une source syndicale, des pigistes auraient été contactés pour réaliser les pages à l'extérieur de l'entreprise. Les salariés refusent le projet de transfert chez Plurimédia (filiale de Lagardère Multimédia et spécialisée dans les grilles télé).Les journalistes de PTV (Prisma Presse) mettent en cause les dirigeants de Prisma Presse, dont Rémy Pernelet, et les accusent d’avoir joué depuis longtemps la carte du pourrissement. "Ils ont dépensé des sommes inutiles et considérables dans l’emploi d’un intervenant extérieur pour préparer le terrain, et d’avoir prévu la « vente à la découpe », dont nous nous sommes aujourd’hui victimes," déclare un salarié. Dans les couloirs du pôle TV, une affiche annonce l'ambiance dans la rédaction : Prisma Télé, un monde sans pitié ! (photo). "Il se trouve que cette affiche est celle de la promotion du livre de Rémy Pernelet, notre rédacteur en chef, en librairie l'an dernier, et qui voulait révéler sans langue de bois les coulisses du monde du petit écran ! Il dit avoir enquêté au pays de la peur, des mensonges, des coups bas et de l'argent facile ! Comme quoi on peut traiter la télévision en l'accusant comme Rémy Pernelet d'être un monde sans scrupules, mais que devrions-nous dire de ses décisions et de son management à Prisma Presse. On nous transfère comme du bétail, nous allons perdre nos emplois, il y a des pressions sur certains élus et salariés qui ont des convictions. Fais ce que je dis pas ce que je fais."
Les journalistes qui demandent le retrait de ce transfert disent qu'ils ne baisseront pas les bras pour sauver leurs emplois. En cause, le projet de la direction du groupe Prisma Presse de céder – pas de vendre : de transférer – l'activité et ses 43 salariés en CDI à son concurrent direct, Plurimédia, qui fait le même travail pour le groupe Lagardère (Télé 7 jours, notamment).
Aux termes du contrat, Plurimédia fournirait désormais les grilles de programmes à Prisma pendant cinq ans, contre 15 millions d'euros, alors qu'elle évalue la charge financière de PTV à 4 millions par an. Le gain escompté est donc d'un million d'euros par an en moyenne, plus le fait de ne pas avoir à investir 1 à 2 millions d'euros supplémentaires pour moderniser le service afin de lui permettre de fournir des programmes sur Internet.
Pourtant à ce jour, Prisma TV réalise la moitié de la marge bénéficiaire de Prisma Presse (l'autre étant la branche presse féminine avec principalement Femme actuelle). Une situation "ubuesque et scandaleuse" déclare un journaliste. "Nous sommes indignés car les dirigeants du groupe Prisma Presse maquillent les licenciements en transfert, mais c'est totalement artificiel", explique un des responsables national du Syndicat général des journalistes FO. "Nous savons, poursuit un élu de l'intersyndicale CGT, FO, SNJ, que Plurimédia dispose déjà des moyens, du personnel et des compétences pour fournir des programmes pour le papier et pour le Web, leur chiffre d'affaires ne leur permet pas de aujourd'hui de nous garder tous, nous savons que nous sommes quasi tous menacés de perdre nos emplois alors que Prisma Presse a encaissé cette année et notamment grâce aux efforts, à l'investissement des salariés de PTV plus de 29 millions d'euros et a un autofinancement de 35 millions d'euros".
Par ailleurs, le SNJ-CGT souligne que Prisma TV est le bastion syndical du groupe et qu'un transfert de PTV à la concurrence priverait le syndicat de toute sa jeune garde. Ce n'est, a priori, pas la principale raison du transfert, mais c'est un bénéfice collatéral. De son côté, Jean-Claude Mailly, Secrétaire général de la Confédération FO à envoyé le 13 janvier dernier une lettre à Rolf Heinz, le président gérant du groupe, dans laquelle il s'inquiète de la situation pour les salariés et des conséquences de ce transfert qui aurait aussi pour conséquence de réduire à terme la présence du syndicat FO dans l'entreprise et s'inquiète de cas de discrimanation syndicale et de pressions. "En transférant PTV, la direction de Prisma Presse se débarasse ainsi de la déléguée syndicale SGJ FO, de la déléguée syndicale CGT et secrétaire du CE ainsi que deux autres délégués du personnel... Les principaux meneurs des mouvements pour défendre les salaires, les emplois précaires, les pigistes ? Curieux harsard, non ? ", s'interroge un élu et poursuit :
"Nos confrères devraient enquêter pour montrer au grand public, qui souvent n’en voit que les paillettes, combien les méthodes ici sont méprisantes et cyniques ".
L’intersyndicale SNJ-FO-CGT met tout en œuvre pour faire reculer la direction : une expertise financière est en cours, avec élaboration d’un contre-projet ; le CHSCT doit aussi lancer son expertise. Les salariés de PTV ne comprennent pas pourquoi Prisma refuse d’investir dans du matériel informatique pour pérenniser les emplois ; ils n’entendent pas faire les frais de cette externalisation. Ils savent que Plurimédia s’emploiera à les licencier sitôt le transfert effectué. Ils demandent le retrait immédiat et définitif du projet de transfert.
Les salariés ont décidé de mobiliser les internautes notamment avec une page Facebook : http://www.facebook.com/profile.php?id=100003384844000&sk=wall
Histoire à suivre...