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Billet de blog 31 mars 2009

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Quand la crise tue ou la mort d'un syndicaliste

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La crise frappe fort, sans scrupule. Elle fauche puissante des ses iniquités. Elle détruit au nom d'un système néo-libéral, au nom de la spéculation.

La crise 2009, c'est voir Madame Parisot et Monsieur Minc redoubler d'indignation, pester quand ils "apprennent"que les patrons se sucrent toujours, même en bénéficiant d'aides publiques, même en licenciant, même en faisant des pertes...

Mais pas question d'intervenir, respect de l'entreprise privée. Attention tabou. Parisot l'indignée laisse le champ libre au président Sarkozy, qui se fait inviter en vacances par les grands patrons de ce monde, amis de longue date, un Sarkozy qui clame aujourd'hui une morale au capitalisme et traficote rapidement un décret, largement insuffisant du reste.

Mais de qui se moque-t-on ?

De tous les Français qui travaillent dur, de cette France qui se lève tôt et qui se couche tard, n'est-ce pas Monsieur Sarkozy ?

De cette France qui souffre beaucoup trop d'injustices salariales.

De cette jeunesse qui perd courage. Des ouvriers, des employés, des cadres, des syndicalites, ensembles solidaires pour crier leur envie de changer de cap et qui défilent dans les rues de France.

Parce que qu'elle honte de voir appliquer dans de nombreuses entreprises françaises bénéficiaires, sous prétexte de crise, harcèlement et chantage à l'emploi.

Honte à ces patrons !

Phillppe Widdershoven, 56 ans, était un homme apprécié, un syndicaliste de qualité, un syndicaliste de conviction.

Il s'est donné la mort la semaine dernière. Une vie brisée par la crise. Une vie brisée par tout un système capitaliste débridé.

Directeur informatique, passé à la CGT, du groupe de porcelaine Deshoulières touché par un plan social, il a laissé une lettre qui met en cause la nouvelle direction, trop de pression.

La crise et ses modes opératoires sont terribles, sa violence inouie.

Widdershoven "c'était un type compétent, un syndicaliste convaincu, qui a tout fait pour sauver des têtes du plan social, Grâce à lui, le nombre de départs a été réduit de 82 à 75 personnes", explique une de ses collègues bouleversée.

« Talentueux » et « discret », « gentil » et « charismatique », apparemment, Philippe Widdershoven était tout cela à la fois.

« Nous sommes anéantis par cet acte, mais nous sommes révoltés par cette société qui méprise, qui détruti au nom de la rentabilité, au nom du profit " déclare un autre syndicaliste de la région.

Nous sommes nombreux à penser à Philippe Widdershoven et à sa famille, victimes de ce capitalisme sans morale qui se cache derrière les discours d'un président opportuniste, un président qui s'est permis, un temps de culpabiliser les pauvres, discours fondé sur la notion de mérite et de responsabilité individuelle, renvoyant la responsabilité sociale au second plan.

Aujourd’hui, cette position n’est plus tenable. Avec la crise, les injustices face à l’emploi deviennent criantes et contribuent à repenser la solidarité en prenant en compte les grands principes définis en France, à travers la doctrine du solidarisme, puis à travers la création notamment de la Sécurité sociale, tous ces mécanismes qui ont assuré le progrès social en France.

Alors de grâce citoyens, Réveillons-nous !

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