Métro Filles du Calvaire, tôt ce matin.
Grimper quatre à quatre les marches, Daniel Melingo dans les oreilles….Sin Luna…
Arriver à l’air froid et pur.
Prendre le ciel bleu en plein dans les yeux.
Se retourner sur le couple qui s’enlace et s’étreint en haut des marches.
Se dire que cela doit faire du bien d’être aimée.
Frissonner un peu…de regret….de manque…de peine….de blessures à peine cicatrisées.
Passer à autre chose….
Regarder les moineaux faire les « andouilles » dans le square
Filer vers le cirque d’hiver…
Croiser un lama qui traverse sur le passage protégé pour se rendre à la clinique vétérinaire de l’autre côté du boulevard.
Dire bonjour, comme chaque matin, aux hommes du cirque en charge des soins aux chevaux….
Jeter un œil vers les stalles.
Entrevoir les têtes nobles qui s’ébrouent.
Respirer l’odeur incomparable du crottin frais.
Se dire qu’il faudrait se remettre à monter.
Traverser la rue Oberkampf.
Jeter un œil à sa montre.
Constater qu’il est encore bien tôt.
S’installer à la terrasse du café du coin.
Prendre un café double, un croissant.
Allumer la première cigarette.
Savourer ce petit instant de douceur.
Cligner des yeux…qui piquent un peu soudainement…
Penser que le meilleur est pour demain.
Se promettre d’oublier hier et son cortège de non-dits et d’incompréhension.
Se dire que savoir renoncer est aussi une victoire…
Regarder encore sa montre…et houps !!! cette fois, on est en retard…
Filer vers le bureau en courant…
Sourire à l'inconnu qui se retourne.