Téléphone fixe, téléphone portable un voire deux parfois...un, deux, trois...dix blogs...des adhésions ici et là sur des réseaux d'anciens élèves, d'anciens de telle ou telle filière professionnelle, des adresse mails....un profil facebook pour étaler à l'envi des états d'âme...un profil twitter pour résumer en 140 caractères maximum un tout petit instant de vie....
Chercher le bon mot, chercher l'accroche, vouloir faire le buzzz...souvent ne pas trouver....
De l'agitation, des gesticulations...ne surtout pas perdre le fil, ne surtout pas décrocher...toujours rester sur le devant de la scène...compter ses commentaires et se satisfaire d'une brève et illusoire popularité...engranger les contacts, collectionner les amis...se faire un carnet d'adresse plein d'amis virtuels...
Venir chaque jour laisser sa trace comme un chien qui marque son territoire....
Devenir voyeur, traquer l'autre, les autres, rechercher le mot, la phrase...l'interpréter...la prendre de plein fouet....prendre tout de travers...
Etaler sa vie, sa peur, son malaise jusqu'à la nausée....
Et puis un jour...supprimer les adresses mails, rendre les téléphones, supprimer les profils, bloquer les accès, mettre des mots de passe partout....
Essayer de trouver la paix...de rester dans la pénombre, écouter "Help me" de Johnny Cash en boucle...allumer un cigarette, avaler la fumée...se dire que finalement on va se remettre à fumer....caresser le chat....prendre un livre mille fois ouvert, toujours commencé..;et jamais fini....
Prendre un carnet acheté un jour dans un musée à Londres, tailler son crayon à papier....éteindre son téléphone...et commencer à écrire.."il était une fois...une place avec des marronniers...un jour de mai..."...
Et mettre un point à cette note...
"l'espoir est une vertu d'esclave"...je vais tenter d'apprendre à ne plus être esclave de cet espoir....