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Billet de blog 19 mars 2012

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Quand dans une société malade l’anéantissement devient l’objet de la paranoïa politique par danielle Bleitrach

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Quelle que soit l’identité du tueur de Toulouse, qui semble-t-il avait déjà sévi à Montauban contre quatre soldats désarmés, un antillais et trois maghrébins, il a franchi un nouveau stade dans l’horreur en tuant des enfants juifs encore plus désarmés.

Que l’on ne nous dise pas qu’il s’agit d’un fou comme en Norvège: les psychotiques sont plus souvent victimes qu’attaquant. Quelle que soit sa “cause” c’est un fasciste qui s’entraîne et manie des armes de guerre.  Et son acte a été libéré par une parole reprise et redite tant de fois qu’elle  en a été légitimé.

Tuer des enfants de manière massive a déja été accompli dans les camps d’extermination que l’on veut oublier et nier y compris à gauche, tuer des enfants de manière massive a été accompli à Hiroshima dont on veut oublier que cela peut recommencer, tuer des enfants y compris menottés a été accompli en Afghanistan, tuer des enfants a eu lieu à Gaza et voici que l’on tue des enfants en France.

Il est indispensable donc de resituer cette ignominie folle à force de monstruosité dans un contexte social et politique qui  fait de l’être humain une marchandise, une chose et  par tactique électorale, autorise la haine contre un être humain simple objet… Cette campagne est ignoble et chacun paraît avoir à coeur de la rendre plus brutale, plus caricaturale, de jouer avec les peurs, de développer une mentalité de femme battue qui espère que les coups tomberont sur plus malheureux que soi, vous disais-je il y a peu à propos du discours de Lyon capitale du négationnisme. Une société qui désormais donne à la paranoïa des buts clairement politiques et racistes. Je ne cesse depuis des mois, des années d’en appeler à la conscience de l’humanité… Chaque société engendre ses crimes spécifiques et la nôtre est en train de banaliser le crime racial, la haine de l’autre.

 Des politiciens minables font offre au capital de leur autorité, de leur capacité à diviser les travailleurs entre eux, et la parole de haine se libère.

Le racisme ne se divise pas, il n’en a rien à foutre des antagonismes du Moyen orient, il hait l’autre, celui dont on invente l’irreductible différence pour  construire une identité négative celle qui n’a plus de sens que dans le refus de l’autre, dans la recherche du bouc émissaire.  Celui qui est ainsi manipulé hait l’autre qui devient la cause de tous ses malheurs pour oublier les vrais coupables… Cette perversion narcissique co-substantielle du capitalisme à son stade sénile est en train d’envahir cette campagne électorale, je ne cesse de la répéter. Nous devons prendre conscience  et que ce terrible malheur nous aide à nous reprendre.

Danielle Bleitrach

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