J’écris ce billet le 1er novembre 2021. Je viens de finir une émission sur Direct Citoyen (un média indépendant en ligne). J'ai vu que Virgile Mouquet passe sur France 5 pour parler de la COP 26 qui s’est ouverte aujourd’hui.
Je me souviens – 3 ans en arrière – l’été 2019, de la venue de Greta Thunberg à l’Assemblée nationale. Virgile et moi on militait ensemble à Youth For Climate. La veille même de la venue de Greta en France, j’avais passé la soirée chez lui, à Bordeaux. Lors de cette soirée, sans doute, nous avions refait le monde et partagé nos espoirs malgré le climat qui s’emballait cet été 2019. Nous avions, je pense, aussi partagé nos désespoirs face à un système immobile, voire destructeur.
Nous voici trois ans après : quel bilan ? L’intervention de Virgile avec nos ami·e·s activistes et Greta devant l’Assemblée a-t-elle été entendue ? Je crois bien que non. Le jour même, la France ratifiait le CETA, traité de libre-échange avec le Canada qui allait accentuer les émissions de gaz à effet de serre.
Depuis, la biodiversité chute, les océans se réchauffent, les méga-feux brûlent, les inondations engloutissent et les gaz à effet de serre augmentent… Encore et toujours… Rien n’a changé. Si, peut-être les soirées militant·e·s où l’on passe sans doute plus de temps sur nos désespoirs que sur le reste.
Il y a des avancées, certes. On a réussi à mettre l’écologie au centre du jeu. Partout en Europe, nos idées progressent, on arrive même à gagner des élections. Ici ou là, des gens s’activent pour faire émerger des alternatives.
Mais je voulais écrire cette note d’humeur pour témoigner de ma fatigue, de mon épuisement, face à l’inaction.
Les 20 dirigeant·e·s les plus puissant·e·s du monde ont jeté une pièce dans la fontaine de Trevi pour se porter chance dans la lutte contre les dérèglements climatiques. Joe Biden s’en est référé à Dieu pour qu’il « sauve la planète ». Ou comment cette COP 26 est déjà un échec alors qu’elle vient à peine de débuter. Au mieux nous aurons un accord mou, non contraignant et sans ambition. Au pire nous n'aurons rien, voire un recul.
Les militant·e·s sont fatigué·e·s d’alerter, d’essayer tant bien que mal de faire bouger ce système. Depuis 3 ans, certain·e·s se sont engagé·e·s en politique, d’autres se sont radicalisé·e·s (et ce n’est pas un mal), d’autres encore continuent de marcher, de faire grève. Certain·e·s ont lâché l’affaire, usé·e·s des défaites.
Je suis fatigué d’alerter, de marcher, de faire grève, d’aller convaincre, tract après tract, porte après porte, fatigué de crier, de chanter des slogans, fatigué de donner mon corps, mon temps, mon énergie, mon sommeil à cette lutte pour qu’à la fin… rien n’ait changé… Si, peut-être les soirées militantes où je passe sans doute plus de temps sur mes désespoirs que sur le reste.