JB - Belle journée de campagne aujourd'hui non ?
RC - Oh oui patron, belle raffle, Mélenchon qui se positionne, les centristes qui aboient contre lui, et ces histoires de sans-papiers délinquants qui abondent tous les jours sur les médias acquis à notre cause, tous les voyants sont au vert !
JB - C'est ça, enfin pas trop quand même on risquerait d'attraper une maladie écologiste ! Ha Ha Ha !
RC - Très drôle patron, très drôle !
Après une autre rasade servie à ras bord, Rico enchaîne :
RC - D'ailleurs patron j'avais une question ?
JB - Oui. Dis-moi ?
RC - Une fois au pouvoir, vous comptez vraiment renvoyer les étrangers massivement, car j'ai lu que ça risquait de provoquer une pénurie de main-d'œuvre bon marché ?
JB - Mais non t'inquiètes pas ! Sarko, il avait dit qu'il allait nettoyer les banlieues au karsher… Est-ce qu'il l'a fait ?
RC - Ben non, pas vraiment….
JB - Ben voilà, nous on fera pareil !
RC - C'est à dire ?
JB - On va faire comme Sarko, un ou deux commandos en Libye ou ailleurs pour y mettre le boxon, et puis ils vont venir chez nous par charter les migrants !!!
RC - Quoi ! Je ne vous suis pas patron…
JB - La base en politique c'est de faire l'inverse de ce pourquoi tu as été élu, n'est ce pas ? On ne va pas scier la branche…
RC - Laquelle branche ?? Je ne comprends rien ?
JB - On a un business électoral à tenir Rico ! Lequel d'après toi ?
RC - L'immigration ? La sécurité ?
JB - Voilà ! La peur de l'étranger, c'est ça ! Est-ce que si tu avais un commerce de quelque chose tu te débarrasserais de la chose que tu vends ?
RC - Ben non…
JB - Voilà ! Et bien nous on va faire pareil, on va s'assurer de la pérennité de notre fond de commerce en faisant le plein de migrants !
RC - Et vous la ferez passer comment la pilule aux citoyens qui vous ont élus ?
JB - Facile ! Ce sera la faute de l'étranger ! Un contexte de crises international à répétition, des réfugiés climatiques, on y pouvait rien… Et au pire ce sera la faute de l'Europe…
RC - Heu d'accord, pourquoi pas… Et il y a quoi d'autre dans votre programme ?
JB - La privatisation des médias publics !
RC - Et vous n'allez pas le faire ?
JB - Ah si si ! Enfin Bolloré et l'état c'est presque pareil non ?
RC - C'est à dire ?
JB - On dira que c'est une privatisation étrangère !
RC - Hein !?
JB - Bah oui, la francafrique connexion quoi ! On délocalise tous les médias publics en Afrique, là bas, avec quelques amis, tu assures le pluralisme médiatique indépendant ! Et ça ne coûte pas cher…
RC - Et ils viendront d'où vos amis ?
JB - Des vrais toubabous tu verras ! Vlad et Mirco auront même ma ligne directe !
RC - Ils sont Russes ???
JB - Oui c'est ça, tout à fait.
RC - Eh ben, ça promet… Si j'avais su, j'aurais pas … Ramener les Rép…
JB - Tu dis quoi ?
RC - Non rien… Vive la haute tra..prison…
JB - Quoi ?
RC - Vive le RN patron ! Vive le Air Haine !
JB - J'aime mieux ça !
RC - Bon c'est pas tout mais j'ai un coup de fil à passer à Nico là. Je vais avoir besoin d'un bon avocat sur ce coup là.
JB - Vas-y ! A demain Rico, je compte sur toi ! L'alliance n'oublie pas l'alliance gagnante !
Sur ces mots Rico Ciotto quitte le bureau de Jordi Bardelache puis une fois la porte refermée descend très vite les escaliers, sort dans la rue et essuie toutes les larmes de crocodile qui perlent sur son crâne. Il sort ensuite son téléphone et appelle son ami.