Le haut lieu de la MEMOIRE NATIONALE dégradé !?

— Petit devoir de mémoire  de visu :

— Ce dont il est question :  une flétrissure grave au mémorial... Une « Insulte à la mémoire de la Nation » selon le Président de la République : le tag ANTI PASS a été tracé en lettres capitales, la graphie des deux lettres finales évoquant sans ambiguïté le sigle SS

Ce serait l’expression d’un vandalisme ignare, « haineux », un sacrilège militaire et religieux... Une « souillure » avec une interpellation « inscrite », choquante dans le contexte « effroyable » de ce sanctuaire ? [1]  Un acte de profanation des morts et du sacré, dans ce haut lieu emblématique de la France résistante ;  « patrie des Droits de l’Homme », de la Liberté conjuguée avec l’Égalité... Ce qui est célébré ici, ce sont les conditions authentiques, héroïques & officielles de la Fraternité au sein de la Patrie. Là ont été fusillés 1.008 résistants, morts pour la France ; là a été inhumé le dernier compagnon de la Libération.

— Spectacle emblématique des Vérités ardentes !…

Une croix formée de blocs monumentaux domine le site, entouré d’un mur d’une grande puissance esthétique, ponctué de 16 hauts-reliefs de bronze noir, commémorant la bravoure des héros de la seconde guerre mondiale.  Le tout prend sens, ici... Il faut marcher, gravir et conquérir l’espace pour accéder à une révélation magistrale :

— qui sublime un tout monumental :

Dans cette image postérieure à la profanation, tout est beau et juste comme un monument militaire à créneaux illustrés.

Or le scandale du tag ANTI PASS n’a pas laissé la moindre trace matérielle visible suite au nettoyage effectué juste après.

— Par attentisme mais non sans curiosité professionnelle, je ne me suis pas renseigné sur la/les techniques utilisées dans cet acte de vandalisme : type de peinture, mode d’accrochage au support, pénétration dans le grès, etc. ?  Au-dessus, actuellement, l’ensemble du fort militaire du Mont-Valérien est sous couvert, lui aussi au nettoyage ; potentiellement, toute compétence était donc sur place pour y remédier.

Selon les médias, dont BFMTV [2], le département des Hauts-de-Seine a dépêché des agents de la Ville de Suresnes, l’après-midi même, pour effacer complètement, en deux heures, ce qu’il nomme ANTI PASS : LES TAGS DE LA HONTE. Même expression que la responsable de la communication du lieu, qui emploie le mot « innommable » : « inscriptions que l’on ne peut lire (et n’a) pas envie de prononcer » ! [3]

— C’est assurément triste, « abominable », mais voyons un peu au-delà… J’ai voulu savoir où en était l’enquête de police. Au téléphone, mes interrogations sur les suites données aux recherches ont rencontré le vis-à-vis le plus atone. Il y a des choses dont on ne parle pas. Appliquerait-on à cette affaire le principe du secret-défense ?…

On m’a juste dit que « le tag avait demandé une quarantaine de minutes » de création... Réponse bizarre, qui résonne comme un compte-rendu témoin !  C’est dans la nuit du dimanche au lundi que les vandales auraient opéré. Car à 4h30 du matin, le gardien s’était absenté pour conduire son fils à Versailles !  — Tout comme pour l’incendie de Notre-Dame de Paris, voilà qu’une suite de hasards fonde un acte impénétrable…

— Réfléchissons donc à l’autre aspect du mystère, celui des nécessités impérieuses qui forgent une création visuelle :

L’Art plastique, notamment la sculpture monumentale, est la résultante d’articulations complexes, chevillées aux nécessités de la commande publique, du métier et de l’inspiration créatrice. Et c’est superbe comme les seize blocs carrés en haut-relief, œuvres de divers artistes, semblent nés d’une même inspiration et fraternisent dans un même élan !  Un emblème à ne pas toucher par le respect qu’il impose.

Mais aussi, une création académique dressée comme un signe de grandeur décalée face au vulgaire, au médiocre, à l’usuel. Or la ‘post-création scandaleuse’ de ce « tag » ne l’a pas écorchée le moins du monde.  — Dès lors, pourquoi ainsi et pas davantage ?

Si, effectivement, il s’agit de simples « tags » tracés par de jeunes malheureux sans culture ni métier, des « petits connards » à en croire le président de l’association des mémoires du Mont-Valérien qui s’exprime ici, je l’espère, sous le coup de l’émotion [3 vidéo, Le Parisien], scandalisé par « l’insupportable » ; ou bien par des maniaques en mal de reconnaissance (cf. d’autres médias) — assurément « c’est révélateur de l’état de notre société » !

— Au fond, que de violence non sublimée opposée ici à un tag fort provocateur…

Effectivement : « nous sommes en guerre », guerre de l’information autour de la COVID-19, peur montée en épingle, médiatisation dont on ne peut s’empêcher de remarquer le glissement opiniâtre vers d’inquiétantes perspectives !

D’ailleurs en comparaison de ces visions sculpturales et officielles du Mont-Valérien (dont voici, ci-dessous, trois œuvres choisies parmi les seize blocs), comment ne pas s’interroger aussi, tout autrement.  Ces réactions médiatiques à chaud, où s’exprime toute la part haineuse d’une société clivée, sont bien éloignées des leçons de dignité qu’offrent les sculptures de ce monument historique !

Notons donc comme un sujet d’interrogation que le tag épargne les sculptures officielles, mais surtout que les mots du blasphème peuvent apparaître dans les médias comme plus agressifs et violents qu’un ensemble artistique dénonçant les atrocités de la guerre…

— Venons-en à l’écriture du ‘tag’. Il y a le sens et la forme. Si je m’en réfère aux divers reportages sur le sujet, mon sentiment d’artiste visuel est qu’il était parfait comme la beauté du diable.

Sa disposition était symétrique et à la française ; la répartition, le placement de chaque lettre entre les blocs de sculpture, la graisse, l’alignement du lettrage pour un effet monumental impliquent un projet mental, la composition d’un professionnel. C’est de l’ordre du métier d’un peintre en lettres sur devis ; la ministre déléguée, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, ne parle-t-elle pas de « calligraphie » ?  Même les lettres SS sont si bien articulées que c’en est démoniaque... et comme un écho, un renvoi au premier geste d’introduction (amorce en vagues).

« Abject, honteux, révoltant, lâche... !! » : ainsi s’exprime, le 14 décembre 2021, à l’Assemblée nationale [1] (0011:07 - 15:49), une députée LR dans une question orale au Premier Ministre qui regarde le plafond ;  mais question assez mal posée pour que le ministre de l’Intérieur se plonge dans les profondeurs de son portable. Certes, Madame la députée déploie une riche palette de synonymes et parle d’obscurantisme pour qualifier les anti… En l’occurrence, n’aurait-elle pas dû faire lever les députés présents pour une minute de silence ?

Il se trouve aussi que, le 14 novembre 2021, c’est debout, les mains unies... et selon deux mots d’ordre LIBERTE /RESITANCE que « La Marche du Réveil » des ANTIPASS aboutissait au Mont-Valérien :

— Dimanche 14 nov. 2021 au matin, un grand nombre de défenseurs de la liberté se sont retrouvés au Mont Valérien pour promouvoir un « vivre ensemble » sans DISCRIMINATION ou INHIBITION (drapeau noir) ;

- Sur cette prise de vue, les manifestants paraissent au pays des lumières tandis que la Croix de Lorraine garde les souillures de la pollution à son sommet ;

- Le drapeau tricolore est neuf, ranimé et en lettres d’or : LIBERTE – EGALITE, mais effiloché... ce, au bout du parapluie officiel de l’UNESCO (de la même couleur que les cars de police cachés par une ribambelle de manifestants leur tournant le dos) !

« Ne touchez pas à nos anciens » « Ne touchez pas à nos enfants ». Jamais il ne serait venu à l’idée de nos lanceurs d’alertes fondamentaux, le Pr Christian Perronne, la généticienne Alexandra Henrion-Caude, les organisateurs et les marcheurs contre la doxa du COVID-19, de dégrader un monument de la Résistance. [4]  Le 14 novembre 2021, de nombreux descendants de résistants se retrouvaient à ce mémorial. Il y a été question des violences sourdes et des vexations qui mènent à l’aliénation des corps et des esprits, mais aussi des effets secondaires à court ou à long terme de la campagne d’inoculation massive. Or ce qui caractérise ce soulèvement de résistants et d’indignés est une non-violence d’un type nouveau.

L’armada des gendarmes qui bloquait, lors de ce rassemblement citoyen, l’accès au monument, et leurs cars bleus à la queue leu-leu formant un mur de non-approche, furent ignorés par les manifestants ; mais comment ne pas souligner cette confiscation indélicate d’un bien commun ?

— A qui profite le crime ?

Une semaine après, sous le soleil froid... à l’exception d’une pisse de chien sur le monument  -ce qu’aucune caméra de surveillance ne serait en mesure d’éviter-  aucune trace de dégradation n’était perceptible.

Si l’on se souvient que les premiers tags, graffs & Cie ont été financés et encouragés par le ministère de la Culture, et que la Ville de Paris vante le Street Art, aucune interprétation de cet événement n’est à écarter. Un tel faisceau d’éléments est troublant, surtout la concordance des dates.

D’abord, à un mois de distance avec « La Marche du Réveil », c’est comme si ce tag malin avait pour objectif d’escamoter la flamme, de discréditer cette Marche et donc, d’étouffer l’énergie qu’elle avait dégagée.

Ensuite, la façon dont les médias ont rapporté le sacrilège, en omettant de rappeler que le Mont Valérien avait été le théâtre d’un rassemblement pacifique le 14 novembre dernier, donne un éclairage autre que littéral sur le fond et la forme de cette écriture mal inspirée.

Le contexte de ce geste de profanation est aussi à observer. Il a été perpétré à la veille même du jugement en référé-liberté déposé auprès du Conseil d’État par diverses associations réunies. [5]  Chacun sait que l’appréciation d’un juge, même de la plus haute juridiction administrative, fait écho à l’état mental d’une société.

— Qui peut dire que ce référé liberté au soir du 14 décembre n’a pas été influencé par un tel événement ? [6]

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[1] Question orale à l’Assemblée Nationale (0011:07 - 15:49) https://videos.assemblee-nationale.fr/video.11650962_61b8a1f0bf4f6.1ere-seance--questions-au-gouvernement--differenciation-decentralisation-deconcentration-et-simp-14-decembre-2021

[2]  BFM-TV   Tags effacés    https://www.dailymotion.com/video/x868yw8

 [3] Le Parisien annonce, vidéo:   https://www.youtube.com/watch?v=TkA5L5PIiGo

Fédération nationale des Combattants volontaires, Le Mémorial

https://www.fncv.com/2021/profanation-memorial-mont-valerien-anti-pass-sanitaire/

[4] La Marche du Réveil : https://www.francesoir.fr/societe-sante/la-marche-du-reveil-sest-elancee

 https://www.youtube.com/watch?v=eB8VvAW7DAw

[5] recours auprès de Conseil d’État : https://www.francesoir.fr/politique-france/au-conseil-detat-audience

[6] jugement en référé-liberté  du Conseil d’État : https://www.conseil-etat.fr/actualites/actualites/validite-a-24h-des-tests-rappel-vaccinal-les-nouvelles-regles-pour-detenir-un-passe-sanitaire-sont-justifiees