L'étoile de Sarkozy continue de briller au-delà de l'Europe
Le chef de l'Etat français écrase la présidence tchèque.
(Traduction d'un article du journal de Sarrebruck du 2 janvier 2008)
De notre correspondant dpa Christian Böhmer
Bruxelles/Paris
Mirek Topolanek n'a pas la tâche facile. Le Premier ministre tchèque a pris hier ses fonctions comme il était prévu. Le chef du gouvernement de Prague se transforme en pompier de l'Europe car il y a le feu partout. L'Europe est confrontée à la plus grave crise économique depuis la deuxième guerre mondiale. Cet homme de 52 ans devra maîtriser l'escalation subite de la violence au Proche-Orient, une crise extérieure pratiquement insoluble.
Et puis, il y a aussi son prédécesseur européen, Nicolas Sarkozy le Français. Le seigneur agité de la "Grande Nation" ne peut pas vraiment accepter de n'être plus que le Président d'un Etat membre de l'Union européenne, même si c'est un Etat d'une certaine importance. Monsieur le Président veut avoir toujours son mot à dire sur la scène internationale. Qu'il le fasse au nom de l'Europe ou de son propre pays, semble lui être égal.
Sarkozy interfère donc violemment. Lors de ses voeux traditionnels du jour de l'An, il vient d'annoncer vouloir partir lundi au Proche-Orient pour trouver une nouvelle "voie pour la paix". Mais dans la même semaine, des hauts représentants de l'Union Européenne - dont le diplomate en chef, Javier Solana - seront aussi dans cette région de crise. "Il faut espérer qu'on ne se marchera pas sur les pieds" déclare un diplomate européen ce premier janvier avec une portion d'humour noir.
Les Tchèques, réfléchis, l'avaient vu venir. L'étoile de Sarkozy brille trop. L'année dernière, il a joué les intermédiaires au nom de l'UE auprès de son homologue Dimitri Medwedev dans le conflit avec la Géorgie. Le Français aux racines hongroises, rapide comme l'éclair, a uni l'Europe contre la dangereuse crise financière. Même les critiques permanents commme le président du groupe socialiste au Parlement européens, Martin Schulz (SPD), l'ont applaudi.
"Je souhaite une présidence de l'UE très réaliste" a déclaré le ministre des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg récemment. Il se démarque du Français pressé par son style objectif. L'ancien chef de cabinet de Vaclav Havel a ajouté "Les grands shows, ce n'est pas ce que nous apprécions."
Les diplomates qui font le travail à Bruxelles sont encore plus directs. Le représentante tchèque à Bruxelles Milena Vicenova pense que "l'attitude française était parfois trop dominante". Ajoutant qu'il n'était pas facile de suivre un pays qui a déjà assuré 12 fois la présidence du Conseil Européen. Prague veillera à ce que Sarkozy respecte les règles.
Schwarzenberg, issu d'une grande famille noble, déclarait sèchement début décembre après la proposition de Sarkozy de faire débattre l'OCDE des propositions du chef du Kremlin Medvedev sur une nouvelle architecture de l'organisation lors d'un sommet en juin prochain: "Je pense qu'un sommet extraordinaire de l'OCDE est une ineptie totale."
Mais Sarkozy n'a pas encore eu assez de "sommets extraordinaires" si souvent convoqués sous sa présidence, comme jamais auparavant.
En janvier il a prévu à Paris un "sommet" où l'ancien Premier ministre Tony Blair et des prix Nobel discuteront de rien de moins important que d'un nouvel ordre mondial.
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Dans le Stern de jeudi, il y avait une photo sur deux pages de C. Bruni (le trait noir sur la photo vient du milieu de la double page) avec un texte que j'ai trouvé savoureux, je le partage avec vous:
La nourrice de la Nation
Elle vient de prétendre dans une interview qu'elle est timide et qu'elle n'aime pas être constamment photographiée. Pourquoi ne se passe-t-il pas jour sans que le lecteur ne se voit imposer Carla Bruni ? Actuellement elle se déplace avec son mari Nicolas Sarkozy à travers le Brésil et ne renonce pas à visiter une banque du lait pour prématurés à Rio de Janeiro.
..

Et pendant qu'elle admire un prématuré en couveuse, son mari est aussi vraisemblablement en train de "couver" pour savoir comment rester présent dans les gros titres des journaux. La présidence de l'Union Européenne vient de se terminer.
Il aurait maintenant le temps de se consacrer à une maîtresse.
Un divorce conflictuel en bonne et due forme à l'Elysée pourrait faire exploser l'audience médiatique...