J'écoutais Henri Guaino se tortiller dans tous les sens au micro de RTL pour argumenter face aux réalités sur la crise et la nomination de Pérol - contre toute éthique et contre la loi en vigueur... Il disait que partout ailleurs cela allait plus mal qu'en France... Il se trouve que ce matin j'écoutais les infos allemandes et lisais le journal qui affirmaient certes que la crise était là, mais les chiffres sont bien loin de ce que disait Guaino. Je vous donne donc les chiffres, selon la bonne AFP française (sources), j'en ai scanné les graphiques depuis le journal de ce matin, la qualité n'est pas excellente, mais on comprend bien ce qui se passe.Tout d'abord l'indice de consommation de l'Allemagne depuis le mois de mars 2008 à février 2009:
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On y voit une brutale chute de la consommation en juin, juillet, août et septembre, la crise ayant été thématisée dans l'opinion publique et non tabouisée comme en France où les ministres prétendaient encore en octobre que la crise n'atteindrait pas la France comme les autres pays.
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Puis la consommation a repris, lentement mais sûrement dès octobre pour continuer jusqu'en février 2009 et pour mars, les prévisions sont également en hausse. Il faut dire que l'Allemagne a veillé à ne pas faire filer les déficits, que le chômage a été en baisse constante depuis des années, ce qui a permis à ce qui correspond à l'Agence pour l'Emploi d'engranger plus de 16 milliards d'excédents, pour financer aujourd'hui le chômage technique et surtout la formation des personnes en activité pendant cette période de faible activité. De sorte qu'en sortie de crise, le personnel sera formé au top dans les entreprises, ce qui aura une répercussion sur la production et les importations.
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Voici la courbe du chômage en Allemagne ces dernières années, au total, à l'Est et à l'Ouest:

le trait gras représentant les chiffres corrigés des données saisonnières.
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Il est clair que le taux des exportations a énormément baissé en raison de la crise mondiale ce qui entraîne une hausse du chômage comme partout ailleurs, mais dans une moindre mesure, actuellement.
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Voici les chiffres pour la Sarre, publiés ce matin:

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Sur la partie gauche, on voit en bleu les chiffres de février 2008, en rouge clair ceux de janvier 2009 et en rouge foncé ceux de février 2009. Ils sont décomposés en trois catégories.
En haut, l'ensemble des chômeurs.
Au milieu, les jeunes de moins de 25 ans, qui ont des difficultés à se faire embaucher, ce qui se comprend, car en période de crise, les PME ne peuvent pas former de jeunes qui ne seraient opérationnels qu'au bout d'un à deux ans.
En bas, les chômeurs de longue durée - d'un an et plus - qui ont retrouvé un emploi depuis février 2008, les mesures prises des deux côtés - pour inciter les entreprises à embaucher et les sanctions à l'encontre des chômeurs qui refusent 2 emplois proposés et qui ont un patrimoine.
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Sur la partie droite, on voit les emplois offerts, les postes non pourvus. En février 2009, ils étaient plus nombreux qu'en février 2008.
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Ceci au niveau du Land de Sarre. Ces tendances sont à peu de différences près représentatives de l'Allemagne de l'Ouest, mis à part les régions les plus touchées, celles où l'industrie automobile est le plus présente.
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On attend de voir l'impact des plans de relance décidés par le gouvernement allemand qui ont été pris en octobre 2008 - et après vérification de la portée des premières mesures prises - en janvier 2009. Le tout aux alentours de 80 milliards d'Euros.
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Quand j'ai entendu N. Sarkozy déclarer que tous les autres pays avaient suivi la France, cela m'a fait sourire, tellement c'est manipulatif.
En ce qui concerne l'Allemagne, la prime à la casse est de 2.500 €, les entreprises y ajoutant à peu près la même prime. Toutes les familles ont eu 100 € par enfant pour relancer la consommation des ménages et les impôts et taxes ont été réduits sur certains domaines. C'est donc un mix de soutien aux banques et à l'économie et de soutien au pouvoir d'achat.
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Les graphiques parlent pour eux.