Cette nuit, en Allemagne, la décision a été prise au cours de la négociation entre partenaires sociaux : 6,3% d'augmentation pour tous les fonctionnaires d'Etat, régionaux et municipaux.
L'augmentation se répartit sur 2 ans, 3,5% rétroactivement à partir du 1er mars 2012, 1,4% en janvier 2013 et 1,4 % en août 2013.
Quelques jours auparavant, les partenaires sociaux se sont mis d'accord en Sarre pour une augmentation de salaire de 3,8% pour les 14.000 employés de la métallurgie.Cet accord est aussi valable pour tous les apprentis.
Les accords étant régionaux - ce qui est plus proche des vraies activités locales - les négociations se poursuivent dans les autres régions.
Voilà qui contraste avec le chômage et la dette en augmentation en France.
Quand on entend l'enfumage de la population par les médias, sur l'augmentation "moins pire" que prévue du déficit - qui oublie de mentionner la fulgurante augmentation de la dette de la France - on se dit qu'on ne vit décidément par dans le même monde. Le tout est répété en boucle sur les radios du "service public" depuis hier matin... Pur électoralisme qui cache les réalités de la désindustrialisation du pays.
J'étais à Stuttgart la semaine dernière, 3% de chômage. J'y ai rencontré de jeunes diplômés français qui y travaillent et y ont fondé leur famille. Leurs enfants sont bilingues et pour certains trilingues. Ils n'ont aucune intention de revenir vivre en France.
Mes chauffeurs de taxi - j'y suis allée en train - étaient Kurdes, Turcs, Grecs. Tous disaient aimer vivre à Stuttgart. Dans chaque quartier, de grosses PME familiales. Ce qui était sympa, le chauffeur de taxi grec, avait pour patron un Turc. On est loin des affrontements stériles qu'on lit dans les médias français, avec l'image noire du pays voisin, pour faire ressortir la blancheur de la France.
La vraie vie est absolument différente.
J'étais il y a deux jours dans une PME française dans la métallurgie. Son responsable qui voyage beaucoup en Europe se disait aussi catastrophé de la situation en France. Pas de grosses PME à structure familiale comme en Allemagne ET en Italie. Il n'était pas très optimiste pour l'avenir du pays qui se désindustrialise à vue d'oeil et perd son savoir-faire dans de nombreux domaines, non compensés par les services et le tourisme.