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Tribune 13 octobre 2023

Être à la hauteur : l’appel de centaines de militant·es écologistes à EELV

Militants écologistes, nous constatons que l’écologie s’impose comme une priorité pour les Français·es, mais qu’aucun mouvement partisan ne se révèle à la hauteur de l’urgence environnementale. Il est grand temps que cela change : forgeons ensemble une écologie scientifique, sociale, juste et démocratique.

La majorité des Français se déclare désormais inquiète du réchauffement climatique et de ses conséquences, et plus de 85% d’entre eux estiment qu’il est urgent de prendre des mesures en faveur de la transition écologique. Plus d’un million de personnes ont participé à l’atelier de sensibilisation climatique “la fresque du climat” et les Français·es ont massivement répondu aux appels à la sobriété l’hiver dernier.

Les plus convaincus s’organisent pour mettre à l’agenda les sujets environnementaux. Beaucoup se mobilisent au quotidien dans leurs activités associatives, syndicales, professionnelles afin de contribuer à leur échelle à la transformation écologique. Mais pour se montrer à la hauteur de l’urgence, force est de constater que nos engagements ne suffisent pas.

Nous, militant·e·s écologistes, avons besoin d’un parti capable de triompher dans les urnes et de construire la transformation écologique par l’exercice des responsabilités politiques. Pour cela, notre boussole est claire, alors que les sondages d’opinion classent régulièrement l’environnement dans les trois priorités de nos concitoyens : rassembler.

Nous, militant·e·s écologistes, avons besoin d’un parti portant des mesures ambitieuses en alliant rigueur scientifique et justice sociale. Cela implique de trancher collectivement des questions complexes et clivantes, comme la sobriété, la réindustrialisation, l’avenir du mix électrique ou notre modèle agricole, sans pour autant nous diviser.

Les urgences écologiques ne peuvent être résolues sans un mouvement d'écologistes forts et capables de s'unir dans leurs diversités.

Heureusement, des possibles se dégagent. EELV, principal parti écologiste en France, a récemment lancé une démarche, les États Généraux de l'Écologie (EGE), qui doit aboutir à sa refondation. Nous nous en réjouissons, mais alertons sur le fait qu’elle doit interroger profondément l’écologie politique française. Les EGE doivent permettre de sortir du confort du statu quo, en ouvrant le débat sur des positions historiques afin de rassembler la diversité de l’écologie politique.

Pour se donner les moyens d’exercer le pouvoir dans une coalition de gauche, le mouvement écologiste doit aujourd’hui :

  • Rassembler les différentes sensibilités écologistes qui luttent pour la sortie des énergies fossiles, la préservation du vivant, et la justice sociale.
  • Remettre en question son refus par principe de certaines technologies comme le nucléaire civil ou les OGM : ces questions doivent pouvoir être débattues au sein du mouvement, ou tranchées par le peuple Français.
  • Concentrer ses efforts sur les enjeux stratégiques (réduire le trafic aérien, l’usage de la voiture, la consommation de viande, les émissions importées…) et éviter de tomber dans le piège des combats fratricides (opposition à de grands projets ferroviaires, au nucléaire, à des projets de réindustrialisation, à l’ouverture de mines, …)
  • Construire une doctrine solide sur les enjeux géopolitiques et régaliens, qui seront touchés de plein fouet par les crises environnementales et les tensions sur les ressources.
  • Gagner en rigueur scientifique.

La transition écologique nécessite de faire démocratiquement des choix difficiles sur des sujets complexes, et de prioriser ses combats. Elle mérite mieux que des postures caricaturales et clivantes.

Sachons débattre de ce qui nous divise, concerter sur ce que nous pouvons résoudre, et convenir de moyens démocratiques de trancher les grandes questions et les clivages de l'écologie militante, pour construire une grande maison commune que nous pourrions toutes et tous soutenir.

Nous sommes à la croisée des chemins. Les scénarios climatiques nous projettent dans des mondes à +3°C et l'extrême droite n'a jamais été aussi proche du pouvoir. Le rassemblement de la classe écologique est plus que jamais une nécessité. Créons les conditions de ce rassemblement.

Léa Falco, Camille Legrand, Anaïs Huet, Oscar Mombert, Marie-Laure Busnel, Antoine Laurent, Julie Carlier, Nicolas Boudereaux, Marion Fonteix, Arthur Rivière, Dominique Meunier, Simon Hautin, Eurielle Lagarrigue, Eric Fombonne, Annie Diot, Adrian, Lagasse, Marine Chastan, Nicolas Blanc, Laure Carnahan, Étienne Crochet, Guillemette De Lamartinie, Laurent Delzeith, Julie Quinty, François Poitou, Eve Vasseur, Hermann Schneider, Lucile Pignot, Maël Thomas-Quillévéré, Laure Avedian, Lambert Baraut-Guinet, Sophie Marcucci, Hugo Mosneron Dupin, Margaux Falise, Marc Leroy, Léa Saunier, Florimond Peureux, Juliette Bonnet-Millé, Matthieu Leroy Bonnin, Hélène Delalande, Quentin Verrier, Aurore Bélin, Remi Marreau, Sophie Teillet, Thomas Vinot, Rachel Dutto, Antoine Laurin, Magali Duramé, Sylvain Nocquard, Mireille Gary, NicolasAubert et 451 autres signataires.