13 janvier 2020
mise à jour (2)
Mon Procès du 15 janvier Reporté...
Comme le précise la Présidente du Conseil National des Barreaux : si la réforme de retraites venait à passer, la profession d'avocat serait condamnée à une mort économique et avec l'accès au droit...
C'est considérant cela que les avocats de Nice comme ceux de Lyon ont voté cet après-midi la reconduction de la grève. Et même si je viens à peine de l'apprendre, mon affaire étant solidement ancrée dans la solidarité, il est apparu évident d'être solidaire de ce mouvement et de demander le renvoi de mon procés qui devait se tenir ce mercredi 15 janvier. C'est à dire, le procés sera reporté à une date qui sera fixée ce mercredi.
Je suis désolé d'annoncer cela au dernier moment et de stopper cet élan de soutien et de mobilisation qui s'est lancé et qui sert énormément dans cette affaire : d'une part, je me sents moins seul (ca joue quand on se retrouve devant le juge !) et d'autres part cela montre aux autorités que nombreux sont les citoyens, associations, élus à défendre la solidarité, la fraternité...
Je suis quand même un peu confus de vous avoir solicité si vivement pour laisser tomber comme ça et je m'en excuse. Je pense particulèrement aux personnes venant de loin ou qui ont posés un jour de congé pour être présentes.
Je vous remercie encore une fois pour toutes vos réactions, vos soutiens, vos participations à la cagnotte et vos actions... Ce report ne remet pas en cause tout cela, au contraire, on repartira au combat d'autant plus armé !
A la prochaine donc.
Fraterno-lidairement !
Pierre-Alain Mannoni
8 janvier 2020
mise à jour du billet avec un communiqué de Pierre-Alain Manonni
Je souhaite vous remercier sincèrement pour votre soutien dans ce combat. Des dons viennent de toute l’Europe : France, Luxembourg Italie, Belgique, Pays-Bas, Suisse et même des États-Unis et du Chili ! Je sais ce que représente chaque euro en cette période alors c’est un signal fort pour dire qu’il est honteux de poursuivre en justice ceux qui aident.
En condamnant depuis 2015 plus de 150 personnes solidaires à travers l’Europe, certains voudraient que nos sociétés abandonnent discrètement ce qui fait notre humanité. Les faits que l’on me reproche ne sont pas controversés, c’est de l’aide et je l’assume et je le referais sans le moindre doute alors je compte bien utiliser tous les moyens juridiques pour faire comprendre aux autorités que ce n’est pas négociable.
Malgré le légitime mouvement de grève des avocats, mon avocat et moi avons pris la décision d’aller à l’audience pour ne pas prendre le risque que cette affaire soit jugée sans défense.
Si vous avez la possibilité d’être présent à la Cour d’Appel de Lyon ce Mercredi 15 janvier à 13h vous aiderez à ce que ce procès ne se fasse pas en catimini car comme aux frontières, dans les centres d’enfermement, dans les camps ou sur la Méditerranée, les états appliquent une politique inhumaine et ne veulent pas que cela ce sache.
A Mercredi alors !
Merci,
Pierre-Alain
INFO MIGRANTS - Charlotte Oberti, le 3 janvier 2020
De nouveau jugé pour aide aux migrants,
le Niçois Pierre-Alain Mannoni
lance un appel aux dons
Depuis plus de trois ans, Pierre-Alain Mannoni, un enseignant-chercheur de l'université de Nice Sophia Antipolis, se bat en justice. Accusé d’aide au séjour et à la circulation d’étrangers en situation irrégulière, il sera jugé, une nouvelle fois, devant la cour d’appel de Lyon le 15 janvier. Il est poursuivi pour avoir transporté, en 2016 dans la vallée de la Roya près de la frontière avec l’Italie, trois jeunes migrantes érythréennes, qui étaient ‘blessées après 10 heures de marche’, jusqu’à son domicile de Nice. Pour ces faits, il risque jusqu'à cinq ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.
‘C’est là où j’en suis maintenant : trois ans et demi pour savoir s’il est légal de secourir des gens en détresse !’, s’est offusqué l'intéressé sur la page d’une cagnotte en ligne lancée par ses soins sur la plateforme GoFundMe. L’argent collecté lui servira, dit-il, à s’acquitter des frais de justice, alors qu’il est étranglé par le coût financier de ce combat de longue haleine devant les tribunaux. En quelques jours la somme qu’il espérait atteindre - 10 000 euros - a été dépassée.
Déjà condamné en 2017 par le tribunal d’Aix-en-Provence à deux mois de prison avec sursis, le quadragénaire avait finalement vu sa peine annulée en décembre 2018 par la Cour de cassation, qui avait invoqué le principe de fraternité et avait ordonné un nouveau jugement devant la cour d’appel de Lyon.
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lien vers la collecte de fonds : Délit de Solidarité : Aidez-moi à me défendre