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Billet de blog 5 août 2024

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Deux bénévoles d’Utopia 56 agressés par des policiers près de Gravelines

Mise en joue, placage et invectives… Deux membres de l’association d’aide aux personnes exilées affirment avoir été agressés par la police ce vendredi 2 août, vers 3 heures du matin lors d’une maraude.

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France 3 région, Léa Fournier - 5 août 2024

“J’ai cru qu’on allait mourir” :

deux bénévoles d’Utopia 56 agressés par des policiers près de Gravelines

une plainte déposée

.../... “Deux personnes arrivent, l’une de chaque côté de la voiture. Je suis côté conducteur et je vois une personne avec une arme à la main. Tout à coup, on entend trois détonations et on voit ce qui s’apparente à des flammes”, raconte-t-elle. Éléonore, tout comme son collègue, est formelle : ces bruits ressemblaient bien à des coups de feu. La panique gagne la jeune femme.

Une arme pointée sur eux, plaquée contre le volant

Puisque moi je n’étais pas touchée, j’étais convaincue que mon collègue était mort. Et je me suis vue mourir aussi. J’ai vraiment cru qu’on allait mourir tous les deux”, relate-t-elle, la gorge serrée. Dans la foulée, on la plaque violemment contre le volant de la voiture. L'un des deux hommes pointe son arme sur les bénévoles. Éléonore entend alors crier : “C’est Utopia, c’est Utopia !” Elle peut se redresser. Elle voit alors son collègue, sain et sauf. “Il m’a fallu un petit temps pour réaliser qu’il n’était pas mort”, souffle-t-elle. Surtout, elle constate avec surprise que les deux hommes qui viennent de les agresser sont en fait des policiers.

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Utopia 56 sur X  le 2 août 2024

Cette nuit, près de Dunkerque, un policier a ouvert notre véhicule de maraude, bloqué la tête d’une bénévole contre le volant et tiré à blanc à trois reprises. Notre équipe a cru mourir. Une plainte va être déposée.

Bien que les policiers prétendent avoir confondu notre véhicule avec celui de "passeurs", rien ne justifie une telle violence. Ce n’est pas la première fois que des bénévoles sont ainsi agressés, et malgré les signalements, ces situations se répètent inlassablement.

Les policiers ont finalement laissé partir notre équipe avant de les interpeller de nouveau 40 minutes plus tard et de prendre leur identité. De manière aggravante, les fonctionnaires sont restés particulièrement agressifs envers les bénévoles.

Certains policiers ne cessent d'insinuer une collaboration de nos équipes avec les réseaux de passage, des propos diffamatoires et répétés découlant du discours de leur hiérarchie (cc @GDarmanin ). Une manœuvre à la fois cynique et hypocrite destinée à masquer leur responsabilité.

Nos équipes savent très bien distinguer les fonctionnaires qui accomplissent leur travail de ceux qui ne le font pas. Encore cette semaine, de nombreuses interactions avec les forces de l’ordre ont été tout à fait cordiales, mais cela ne justifie en rien les dérives observées.

À cette frontière, plus les moyens policiers augmentent et plus les personnes meurent, c’est un fait quantifiable et démontré. Il est impératif de traiter cette réalité sur le plan humanitaire et de mettre enfin terme à la violence des autorités.

L’équipe est sous le choc et se repose. Nous ne céderons jamais à la violence et aux intimidations, notre action continue.

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