Documentaire de Frédéric Choffat, écrit avec Caroline Abu Sa’Da – 52′ – 2016
Non Assistance
Des milliers de personnes, tentent de trouver refuge en Europe en traversant la Méditerranée. La réponse des Etats est soit inexistante, soit sécuritaire. Des murs se construisent, les traversées sont rendues illégales et forcent les gens à mettre leur vie en danger une nouvelle fois. Pour pallier à cet état de non assistance à personne en danger, des civils s’engagent de différentes manières pour essayer d’amener un peu d’humanité dans cette crise sans précédent.
-_-_-_-_-
Agrandissement : Illustration 1
-_-_-_-_-
Médiapart - Mathilde Mathieu, le 3 octobre 2018
Un pavillon pour l’«Aquarius»: l’épreuve de vérité pour Macron
.../... Alors que le nombre de départs depuis les plages libyennes a considérablement chuté en 2018 (1 325 recensés en août par exemple, soit la jauge la plus basse depuis 2012), le taux de mortalité en mer a parallèlement explosé. D’après les calculs de Matteo Villa, chercheur pour un think tank italien (l’ISPI), la part des noyés ou disparus était déjà de 2,4 % sur la période de janvier 2017 à mai 2018 (date d’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement italien), mais elle a encore grimpé à 5,5 % entre juin et août 2018. En clair, la mortalité a plus que doublé depuis l’arrivée au ministère de l’intérieur de Matteo Salvini.
Des données provisoires suggèrent même qu’elle aurait atteint 19 % en septembre… Soit 19 migrants décédés pour 10 passés en Italie et 71 interceptés en mer par les garde-côtes libyens. Une fois ramenés à terre, ceux-là sont expédiés dans des centres de détention, certes gérés par le gouvernement officiel, mais où les exactions restent légion (malnutrition, travail forcé, coups, voire tortures), et où des trafiquants continuent parfois d’opérer. Les survivants de ces prisons ne cessent d’ailleurs d’en témoigner : ils préfèrent mourir noyés que d’être renvoyés dans cet enfer (voir les témoignages de rescapés du Lifeline recueillis cet été par Mediapart).