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Le périple meurtrier des enfants migrant de l’Afrique du Nord vers l’Europe

Violences sexuelles, exploitation, mauvais traitements, détention… Un nouveau rapport de l’UNICEF dévoile les violences subies par de nombreux enfants et femmes qui, en quête de refuge et de sécurité, se lancent sur les routes migratoires qui les mènent de l’Afrique vers l’Europe. L’UNICEF présente un plan d’action et exhorte les gouvernements et l’UE à l’adopter.

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© UNICEF/UN052793/Romenzi Publié le 28 février 2017

(Une) enquête, commandée par l’UNICEF Libye et menée auprès de 82 femmes et 40 enfants afin de mieux comprendre ce que vivent les réfugiés et migrants, vient enrichir le nouveau rapport de l’UNICEF intitulé :

« Un périple meurtrier pour les enfants : sur la route de la Méditerranée centrale ».

Ce rapport, fort de l’expérience des programmes terrain et de très nombreux autres témoignages recueillis, offre une analyse détaillée des risques extrêmes auxquels font face ces enfants lors de leur périlleux voyage.

           extraits

Quelques chiffres

 • À la fin de septembre 2016, environ 256 000 migrants étaient identifiés en Libye, parmi lesquels 28 031 femmes (soit 11 %) et 23 102 enfants (soit 9 %), dont un tiers sont des enfants non accompagnés. On estime qu’en réalité ces chiffres sont au moins trois fois supérieurs.

• Sur les 181 436 migrants arrivés en Italie en 2016 par la route de la Méditerranée centrale, 28 223, soit 16 %, étaient des enfants.

• Neuf enfants sur dix ayant traversé la Méditerranée l’an passé étaient non accompagnés. En tout 25 846 enfants ont fait la traversée, un chiffre deux fois supérieur à celui de l’année précédente.

• On estime à 4 579 le nombre de personnes ayant péri lors de la traversée de la Méditerranée entre la Libye et l’Italie au cours de l’année passée uniquement. Parmi elles se trouvaient plus de 700 enfants.

Principales conclusions de l’enquête

 1. Les trois quarts des enfants migrants interrogés ont déclaré avoir été victimes de violences, de harcèlement, ou d’agressions de la part d’adultes.

2. Près de la moitié des femmes interrogées ont déclaré avoir subi des violences sexuelles ou des mauvais traitements pendant le voyage.

3. La plupart des enfants et des femmes ont indiqué avoir dû s’en remettre à des passeurs qui leur réclamaient des sommes au fur et à mesure du voyage, augmentant ainsi leur dette et les rendant encore plus vulnérables aux mauvais traitements, aux enlèvements et à la traite.

 4. La plupart des enfants ont fait part de violences verbales ou émotionnelles et la moitié d’entre eux ont été victimes de coups ou d’autres types de maltraitance physique. Les filles ont plus souvent indiqué être victimes de sévices que les garçons.

 5. Plusieurs enfants ont également indiqué ne pas avoir eu accès à une nourriture suffisante pendant leur périple vers la Libye.

 6. Les femmes retenues dans des centres de détention en Libye occidentale que l’UNICEF a pu rencontrer ont fait part de conditions de vie très rudes : mauvaises alimentation et hygiène, surpopulation, manque d’accès aux soins de santé et à une assistance juridique.

 7. La plupart des enfants et des femmes ont dit s’attendre à devoir travailler pendant de longues périodes en Libye afin de pouvoir payer la suite de leur périple (soit pour retourner dans leur pays soit pour continuer vers leur destination en Europe).

 8. Si la plupart des femmes mariées (environ les trois quarts des femmes interrogées) ont quitté leur pays avec au moins un enfant, elles ont dû en laisser d’autres derrière elles.

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L’appel de l’UNICEF aux gouvernements et à l’UE

 L’UNICEF a mis au point un plan d’action en six points en faveur des enfants déracinés, et exhorte les gouvernements et l’Union européenne à soutenir et à adopter ce plan d’action.

1. Protéger les enfants réfugiés et migrants, notamment les enfants non accompagnés, face à l’exploitation et la violence ;

2. Mettre fin à la détention des enfants demandant le statut de réfugié ou migrants en introduisant un ensemble de pratiques alternatives ;

3. Ne pas séparer les familles, le meilleur moyen pour protéger les enfants et leur donner un statut juridique ;

4. Poursuivre l’éducation de tous les enfants réfugiés et migrants et leur donner accès à des services de santé et à d’autres services de qualité ;

5. Exiger des mesures de lutte contre les causes profondes des mouvements à grande échelle de réfugiés et de migrants ;

6. Promouvoir des mesures de lutte contre la xénophobie, la discrimination et la marginalisation dans les pays de transit et de destination.

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