Karl Kraus a écrit cela, désespéré du fait qu'après l'indicible horreur de la première guerre mondiale les gens n'aient pas eu leur langue paralysée.
Au contraire pour la plus-part d'entre-eux, elle s'était déliée, créant tout autour un absurde et confondant bavardage.
Se taire pour Kraus, signifiait reprendre sa respiration, chercher les paroles justes, réfléchir avant de s'exprimer. Il usa de ce silence, décidé en conscience, pour écrire « les derniers jours de l’humanité », une œuvre qui semble, encore aujourd’hui, d'une inquiétante actualité.
Extrait d'une lettre ouverte de Tiziano Terzani datée d'octobre 2001 en réponse à l'article
“La rabbia e l’orgoglio” (« la rage et l'orgueil »)
de Oriana Fallaci, que l'écrivaine avait publié au lendemain de l'attaque des tours jumelles le 11 septembre.
"Karl Kraus .../...
Chi ha qualcosa da dire si faccia avanti e taccia”, scrisse, disperato dal fatto che, dinanzi all’indicibile orrore della Prima Guerra Mondiale, alla gente non si fosse paralizzata la lingua. Al contrario, gli si era sciolta, creando tutto attorno un assurdo e confondente chiacchierio. Tacere per Kraus significava riprendere fiato, cercare le parole giuste, riflettere prima di esprimersi. Lui usò di quel consapevole silenzio per scrivere ‘Gli ultimi giorni dell’umanita’, un’opera che sembra essere ancora di un’inquietante attualità."