humanite.fr - Emilien Urbach, le 20 Décembre 2017
Quand le pouvoir en place se moque ouvertement des juges et de la justice,
ils allaient étudier la situation de chaque migrant... avec "humanité" qu'ils disaient ?
Comment qualifier un préfet qui renie ainsi un des fondements de la république ?
.../... En une seule matinée, l’État vient de commettre cinq infractions à la loi, la Cour de cassation ayant censuré, le 27 septembre dernier, le recours à la rétention des « dublinés ».
.../... mercredi matin, au lieu de conduire les cinq réfugiés devant le juge, la police les emmène directement à l’aéroport. Le JLD maintient l’audience et téléphone à la police aux frontières (PAF) pour exiger l’interruption de la procédure d’expulsion. La préfecture joue la montre et ne donne, pour sa part, aucune instruction aux agents de la PAF.
.../... « L’administration contourne sciemment la loi, accuse l’avocate. Elle savait dès le mardi qu’une audience se tiendrait le lendemain. Tout a été mis en œuvre pour court-circuiter la décision du juge. »
Le JLD fait au plus vite. Il rend son premier avis à 11 h 20 concernant le ressortissant libyen. L’homme est libéré sur le tarmac. Ces cinq placements en rétention sont illégaux. La préfecture le sait. Le JLD va forcément ordonner la libération des quatre autres. Les agents de la PAF doivent exécuter les ordres avant que le juge ne se soit prononcé. Les militants associatifs se hâtent en direction de l’aéroport. Mais, à leur arrivée, l’avion est déjà haut dans le ciel. Il a décollé à 12 h 20. La décision de justice annulant la rétention des quatre autres réfugiés tombe à 12 h 37. 17 minutes de trop qui font basculer l’État français dans l’abject.