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Billet de blog 11 juin 2016

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La Grèce, la « loi travail », l’eurofascisme et la « gauche » de la « gauche »

Manuel Valls a déclaré sur BFM-TV, le 26 mai 2016 : "Je ne minimise ni les difficultés pour notre entrepr... heu notre pays ni le comportement irresponsable de la CGT... "

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"Pour que chacun le comprenne, reconnaissons-le, c’est beaucoup trop long. Je me faisais la remarque pour que vos auditeurs et vos téléspectateurs comprennent bien. En Grèce, le gouvernement Tsipras, un gouvernement de gauche,  avec d’abord une grève générale, mène des réformes courageuses, ces réformes ont été adoptées en quelques heures : 1500 pages (7500 pages en anglais pour être précis, NDE), sans amendements par le Parlement. Parce que parfois il faut aller vite dans la réforme. Nous ce texte a dû être adopté au Conseil des Ministres au début de l’année, il va être adopté définitivement au mois de juillet parce qu’il y a plusieurs lectures, à l’Assemblée et au Sénat, c’est notre constitution. Donc le texte va revenir seulement à l’Assemblée Nationale au début de juillet..." (Bourdin Direct, RMC, 26 mai 2016).
Quelques jours plus tard, en visite à Athènes, capitale d’un pays d’Europe du Sud colonisé par l’UE et les multinationales, le triste Sire poursuivait ses aveux en rendant hommage au Premier Ministre grec Alexis Tsipras « qui a su prendre des décisions de réformes courageuses et difficiles et qui a su convaincre le Parlement grec de les adopter » (L'Obs, 3 juin 2016), . L’allusion était transparente au fait que Manuel Valls avait dû recourir au 49.3 pour espérer voir adoptée la « réforme courageuse » que constitue « la loi travail ».

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« Plaisir spinoziste de la vérité qui se révèle »
Selon la presse, le seul reproche adressé au Premier Ministre  fut de se rendre au soleil quand la Région parisienne était sous la pluie se dont il de défendit vaillamment : « Oui, il y a les inondations mais personne ne pourra me reprocher d'être en Grèce, confie le Premier ministre. Je suis en Europe, à 3 heures de Paris, et la situation est gérée par François Hollande, donc tout va bien » (RTL, 3/06/2016).
Et pourtant.
Les déclarations de Manuel Valls sonnent comme les dernières prémices d’un Coup d’État et en disent long sur la métamorphose qui affecte les partis dominants de la classe politique française, nous rappelant ces  politiciens factieux des années 30 convertis en leur for intérieur au fascisme et préparant activement son avènement.
Ces aveux sont de ceux qui résonnent au Tribunal de l’Histoire.
Car d’une part, Valls souhaite ouvertement la fin du Parlementarisme en se félicitant implicitement des progrès accomplis en Grèce sur cette voie.
Et d’autre part, Valls avoue que la « loi travail » s’inscrit dans le même type de « réformes courageuses » qui ont tout à voir avec la destruction totale du droit et de la sécurité sociale que connaît la Grèce livrée à l’occupation de l’Union européenne. Réduite à un protectorat de l’UE désormais dépourvu de toute souveraineté, cette Grèce citée en exemple prometteur est martyre d’un sociocide accompli avec la complicité totale dudit Valls, de Hollande, du Parti socialiste et du Parlement français, dont les responsabilités criminelles sont engagées.
En vendant la mèche, Valls rend un fier service à tous ceux et toutes celles qui, depuis au moins 2005, alertent inlassablement contre la marche forcée à l’eurofascisme qui s’est accélérée avec le parachèvement de la main-mise totale des banques et des multinationale sur une UE dont elles sont les principales architectes.
Puisse cette compréhension de ce qui se joue historiquement se répandre suffisamment vite par le travail militant.
Car la France en lutte contre la « loi travail » ne le sait pas clairement, mais elle est en lutte contre l’eurofascisme et, comme le laboratoire grec l’indique, il est minuit moins le quart.

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