La veille d'un départ pour Toulouse, mon mari m'offre ce qu'on appelait alors un attaché case, mais très féminin celui-là, avec dossiers sérieux à défendre d'un côté et de l'autre, la partie " sac de dames", moins utilitaire. Je m'empresse d'y fourrer mon barda habituel (clopes, rouge à lèvres, pouf-pouf pour les joues, bouquin, lingettes etc.) et billet d'avion aller-retour.
En fin de journée, me dirigeant vers la station de taxis pour le trajet ville-aéroport, je m'aperçois avec horreur que je n'ai ni porte-feuille ni chéquier ni un sou vaillant. Le premier taxi auquel je raconte ma petite affaire, lui promettant le règlement dès mon arrivée à Paris, se contente de remonter sa vitre, le second me balance un pfff méprisant. Le troisième, lui, me dit, bougon "Montez." En cours de route, alors que je le remerciais avec effusion, il marmonne " Ça m'étonnerait bien qu'Air-Inter marche dans votre combine...Z'avez votre billet au moins ?"
À l'aérogare, alors que je notai son adresse, en exprimant encore ma gratitude, il me dit: " Ecoutez, ma p'tite dame, je préfère me faire avoir 99 fois que de laisser quelqu'un de bonne foi dans la peine. C'est comme ça."
Et c'est lui qui me remercia en recevant mon chèque, en m'envoyant la photo de sa petite famille...!