evangelinemd (avatar)

evangelinemd

Engagée, à l'affût, sociologue, femme et mère

Abonné·e de Mediapart

58 Billets

0 Édition

Billet de blog 2 mars 2015

evangelinemd (avatar)

evangelinemd

Engagée, à l'affût, sociologue, femme et mère

Abonné·e de Mediapart

L'école républicaine ou un toit

evangelinemd (avatar)

evangelinemd

Engagée, à l'affût, sociologue, femme et mère

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

David a 6 ans. Il y a deux mois il a découvert l’école avec appréhension. Il n’avait jamais été à la maternelle ni à la crèche collective, alors les bancs, les cartables, la foule, la cantine… ça faisait beaucoup d’un coup pour ce petit garçon. Surtout lorsqu’on fait sa rentrée avec 4 mois de retard. Mais David en avait envie et ses parents lui avaient offert un beau cartable avec des supers héros dessus.

Ses parents ont alors rapidement profité d’être libéré de leur fils durant quelques heures pour effectuer les démarches que tout le monde attendait d’eux : s’inscrire à Pôle Emploi, faire des heures ménages déclarés, prendre des cours de français, harceler les agences d’intérim, ouvrir leurs droits à la santé, ouvrir un compte en banque, entretenir les relations de confiance avec quelques parisiens de « souche », …

Et puis le 18 février tout s’est arrêté.

Le centre d’hébergement qui les logeait leurs a signifié une fin de prise en charge. Exit le 13ème arrondissement de Paris, direction Conflans Ste Honorine, nouvelle prise en charge proposée par le 115. Pourquoi ? Parce que maintenant que ce petit monde travaille, étudie et s’insère il n’y a plus d’urgence à les héberger sur ce site.

Les parents de David ont réfléchi. S’installer dans cet hôtel à Conflans, c’est passer 3heures dans les transports par jour pour aller à l’école et dépenser 10€ par jour par personne pour rejoindre Paris, les heures de ménages et le réseau de solidarité qu’ils se sont tisser. Mais c’est avoir un toit. Ne pas s’y rendre, c’est dormir sur le trottoir mais faire des économies, travailler et espérer que David arrive à l’heure à l’école tous les matins. Mais c’est aussi s’exposer au risque du signalement et du placement de David. Est-ce un choix qui leur est proposé ? Je n’en sais rien.

Je sais seulement que dimanche soir la petite famille s’était installée sous un auvent sur un trottoir du 12ème arrondissement.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.