A chaque rencontre, on nous invite à boire un verre de vin, de prune ou un café. La conversation s’engage, naturellement, sur les enfants, le beau temps ou le prix que nous avons payé pour notre voiture de location. Voici quelques verbatim, révélant le racisme ordinaire à l’égard de ceux supposés Roms, entendus et échanger sur un coin de table, au bord d’une route, ou devant une église.
- Dans une petite église de campagne, face à la fresque du jugement dernier : « Au dessus du paradis, vous avez les bons : les paysans, les religieux, les roumains. Au-dessus de l’enfer, vous avez les méchants : les hongrois, les roms, les musulmans. Bon c’est vieux… faut comprendre les hongrois et les musulmans c’était les étrangers ou les envahisseurs. » « Et les Roms ? » « Ben les Roms, c’est différent. Ils ont pas de pays alors avoir une religion… et le respect n'en parlons… pfff »
- Au restaurant : « Attention, nous sommes Roumains nous… nous ne sommes pas tsiganes » déclamer avec un profond air de dégoût.
- Chez une amie : « Les voisines… elles crient… elles se chamaillent… comme des tsiganes on dit. Vous voyez ce que ça veut dire ? » « Euh… non »
- Dans un café : « Y’a pas de Tsiganes ici. Y’a pas de vol. On laisse tout ouvert d’ailleurs. Y’a bien une famille de Tsiganes dans le village mais elle travaille. Elle est insérée… donc en fait elle est pas vraiment tsigane… »
Roumanie. Août 2014.