Nouvelle année et actualités

La nouvelle année pointe son nez avec le vent glacial et les tristes nouvelles. Des bancs interdits, un enfant mort, un refus d'inhumation, des débats où tout le monde donne son avis et où les premiers concernés sont oubliés. Les bidonvilles, les mendiants et les pauvres migrants réapparaissent sur le devant de la scène politique et médiatique de la manière la plus ignoble et méprisante possible. Les photos d'illustrations sont vides, anonymes, criardes et déconnectées de la réalité. Un visage pour un autre, un bidonville sale et gris. Qu'importe, l'étranger pauvre et mendiant ne doit pas avoir de visage et encore moins de toit. Il doit surtout rester anonyme. Sans même laisser le deuil aux uns, les autres s'en saisissent à des fins politiques ou dénonciatrices. Quelques articles, heureusement, sortent du lot. Une belle minute de silence a eu lieu dimanche. De mon côté, pendant ce temps je préfère penser à ceux dont on ne parle pas. A S. qui a eu son diplôme d'agent d'accueil avec mention, à C. qui s'est réconciliée avec ses parents et qui a trouvé un stage en école maternelle, à M. qui après 3 ans d'attente a pu accueillir sa femme et ses filles qu'il avait quitté 4 ans plus tôt en Afghanistan, à E. qui sorti de centre de rétention goûte étonné le Christmas pudding, à D. qui a eu le courage d'accompagner un ami porter plainte contre un réseau de prostitution, à A. qui a pu emménager dans un vrai appartement avec ses 5 enfants après 6 ans de vie à l'hôtel... et surtout je me régale de ces visages d'enfants de mes amis roumains sur facebook qui brillent de la joie de Noël. Qu'ils aient ou non un hébergement, leurs parents savent encore les faire rêver. Essayons pour cette nouvelle année de les aider dans cette tâche ardue.