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Billet de blog 21 juin 2024

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Notre premier adversaire, c’est l’abstention !

Le vote en faveur de l’extrême-droite, pour inquiétant qu’il puisse être, ne doit pas faire écran à l’abstention massive. C'est là que se trouve les réserves de voix sur lesquelles nous devons nous concentrer.

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Un exemple :

Le Havre

Illustration 1
© eb

(cliquer sur les images pour agrandir)

Sur la totalité des inscrits, l’extrême droite (listes Maréchal et Bardella) ne représente plus que 15%, au lieu des 32% calculés en fonction des électeurs qui se sont prononcés pour une liste.

L’impact de l’abstention relativise d’ailleurs l’ensemble des résultats, le total des votes pour les partis qui se sont engagés pour le Nouveau Front populaire ne représentant que 18% des électeurs potentiels, tandis que ces scores cumulés représentent 39% des suffrages dits « exprimés ».

Il est d’ailleurs tout à fait injustifié de ne pas prendre en compte le vote blanc dans les « suffrages exprimés ». Le vote blanc signifie que l’électeur n’est pas indifférent, mais qu’il ne se retrouve pas dans l’offre électorale proposée. A sa manière, il envoie un message. Le vote blanc est à rapprocher des votes en faveur des listes qui n’ont aucune chance d’avoir un élu ; ils expriment, à travers leur choix, une intention sans pour autant soutenir les partis traditionnels.

La campagne pour les futures législatives doit bien sûr s’adresser aux électeurs de l’extrême-droite aux européennes, en alertant sur sa nature réelle et celle des votes de leurs élus, contraires aux intérêts populaires.

Mais le réservoir de voix potentiel n’est-il pas chez les abstentionnistes ? La réflexion doit s’engager sur la manière de remobiliser ces citoyens. On connait les causes de cette désertion : le sentiment d’avoir été trahi par les politiques, les promesses non tenues, les affaires de corruption révélées sans que les responsables soient sanctionnés, le sentiment d’impuissance face à l’impossibilité d’agir pour améliorer son avenir. Le capitalisme encourage l’individualisme et n’offre qu’un horizon consumériste. Chacun se replie sur soi et ses réseaux de proximité, poursuivant comme il peut ses intérêts et tentant de vivre au mieux. Mais la lutte (au demeurant très nécessaire) contre l’extrême-droite masque cet enjeu.

Abstention et vote d’extrême-droite ne sont pas répartis de manière homogène en fonction des quartiers, mais tous sont concernés,  à des degrés variables. Le taux des abstentionnistes s’échelonne de 35% à 72%, celui de l’extrême-droite (listes Bardella et Maréchal)  varie de 7% à 21% en fonction des inscrits, et de 16% à 54% des suffrages dits « exprimés ». Les deux listes ont une répartition différente : le vote en faveur de la liste Bardella est plus élevé dans les quartiers populaires, tout comme l’abstention, tandis que la liste Maréchal obtient ses meilleurs scores, certes toujours minoritaires, dans le centre ville. Enfin chaque quartier et chaque sous-quartier a un profil particulier.

Sur la totalité des inscrits, l’extrême droite (listes Maréchal et Bardella) ne représente plus que 15%, au lieu des 32% calculés en fonction des électeurs qui se sont prononcés pour une liste.

L’impact de l’abstention relativise d’ailleurs l’ensemble des résultats, le total des votes pour les partis qui se sont engagés pour le Nouveau Front populaire ne représentant que 18% des électeurs potentiels, tandis que ces scores cumulés représentent 39% des suffrages dits « exprimés ».

Il est d’ailleurs tout à fait injustifié de ne pas prendre en compte le vote blanc dans les « suffrages exprimés ». Le vote blanc signifie que l’électeur n’est pas indifférent, mais qu’il ne se retrouve pas dans l’offre électorale proposée. A sa manière, il envoie un message. Le vote blanc est à rapprocher des votes en faveur des listes qui n’ont aucune chance d’avoir un élu ; ils expriment, à travers leur choix, une intention sans pour autant soutenir les partis traditionnels.

La campagne pour les futures législatives doit bien sûr s’adresser aux électeurs de l’extrême-droite aux européennes, en alertant sur sa nature réelle et celle des votes de leurs élus, contraires aux intérêts populaires.

Mais le réservoir de voix potentiel n’est-il pas chez les abstentionnistes ? La réflexion doit s’engager sur la manière de remobiliser ces citoyens. On connait les causes de cette désertion : le sentiment d’avoir été trahi par les politiques, les promesses non tenues, les affaires de corruption révélées sans que les responsables soient sanctionnés, le sentiment d’impuissance face à l’impossibilité d’agir pour améliorer son avenir. Le capitalisme encourage l’individualisme et n’offre qu’un horizon consumériste. Chacun se replie sur soi et ses réseaux de proximité, poursuivant comme il peut ses intérêts et tentant de vivre au mieux. Mais la lutte (au demeurant très nécessaire) contre l’extrême-droite masque cet enjeu.

Abstention et vote d’extrême-droite ne sont pas répartis de manière homogène en fonction des quartiers, mais tous sont concernés,  à des degrés variables. Le taux des abstentionnistes s’échelonne de 35% à 72%, celui de l’extrême-droite (listes Bardella et Maréchal)  varie de 7% à 21% en fonction des inscrits, et de 16% à 54% des suffrages dits « exprimés ». Les deux listes ont une répartition différente : le vote en faveur de la liste Bardella est plus élevé dans les quartiers populaires, tout comme l’abstention, tandis que la liste Maréchal obtient ses meilleurs scores, certes toujours minoritaires, dans le centre ville. Enfin chaque quartier et chaque sous-quartier a un profil particulier.

Taux

d'abstentionnistes

Illustration 2
© eb - réalisée avec philcarto http://philcarto.free.fr/

Taux liste Bardella

Illustration 3
© eb

Taux liste Maréchal

Illustration 4
© eb - réalisée avec Philcarto http://philcarto.free.fr/

(Article paru sur "A travers la brume")

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